Les fêtes de famille sont souvent l’occasion de réjouissances qui ponctuent de manière heureuse la vie en commun. Tout n’est évidemment pas rose quand on pense aux innombrables fêtes de Noël où la chicane « prend » comme on dit au Québec. Mais parmi ces fêtes, il en est de particulières où l’un des membres de la communauté est mis à l’honneur. C’est le fêté qu’on célèbre. C’est l’occasion de lui dire combien on l’aime et les marques d’affection sont là pour le montrer.
Parfois cependant, la communication ne passe plus, l’amour circule mal, les contentieux s’accumulent et les ponts finissent par se rompre. Le fêté qu’on ignore, cela arrive dans les meilleures familles. Le manque de reconnaissance devient difficile à admettre.
Que peut nous enseigner Jésus sur la reconnaissance, celle qu’on espère, celle qu’on n’attend plus, celle qui nous est due, celle qu’on ne recevra jamais ?
Toute la vie publique du Christ tourne autour de cette reconnaissance qu’il est le Fils de Dieu. Le connaître, c’est connaître le Père qui l’envoie. La question salvatrice, il la pose à ses disciples :
– « Et pour vous, qui suis-je ? »
– Tu es le Fils de Dieu, lui répond inspiré l’apôtre Pierre.
On aurait l’impression que Jésus, inquiet de sa prestation en public, cherche l’assentiment des autres. Il n’en est évidemment rien car la reconnaissance demandée attire la grâce sur la personne qui le reconnaît. Lorsqu’il partage le pain devant les disciples à Emmaüs, ils le reconnaissent aussitôt comme le Seigneur. Le reconnaître, ce n’est pas sacrifier à une crise de vedettariat mais accéder plutôt à la source de vie pour que nous l’ayons en abondance.
Ainsi en famille, offrir sa reconnaissance en toute liberté rehausse la personne reconnue bien entendu. Mais on oublie souvent que la gratitude nous fait accéder à la grâce. La reconnaissance du don reçu nous exhausse au niveau de l’amour qui circule. Reconnaître agrandit le cœur de la personne reconnaissante et inscrit les deux personnes dans une économie de l’amour qui est une économie du salut.
Je te reconnais, tu existes à mes yeux.
Je te reconnais, l’amour me fait exister.