Ce Dieu qui nous parle!
Il faut aujourd’hui être bref et discret. Car le sujet est bien difficile. Dieu nous dépasse tellement. Ce n’est pas à coup d’arguments et de raisonnements qu’on peut en parler le mieux et le plus. Dieu il nous faut surtout l’aimer. Il faut le vivre. Il faut nous laisser vivre en lui. Le laisser se vivre en nous.
Nous avons, bien sûr, le désir de le connaître, de savoir où il est, qui il est, comment il est. Depuis si longtemps que nous cherchons réponse à nos questions concernant Dieu et son plan et son projet. Plusieurs ont risqué des réponses venues d’eux-mêmes. Ils ont voulu apprivoiser Dieu, le contrôler, le faire à leur image. Et ainsi l’imposer aux autres. Mais Dieu ne se révèle pas ainsi. C’est trop risqué, trop dangereux!
En vérité, il y a longtemps que Dieu est entré patiemment, tranquillement, humblement en dialogue avec nous pour nous dire qui nous sommes et qui il est pour nous. Tout ce monde qu’il a voulu et créé nous parle de lui, nous dit déjà comment il est, sa bonté, sa sagesse, son intelligence, son amour.
Le premier visage, la première pensée qu’il nous donne ainsi de lui-même, c’est la beauté du monde, sa puissance, son dynamisme. « Dieu a parlé, et ce qu’il dit exista ». Il a poussé plus loin encore son œuvre. Il a voulu être Créateur et Père? N’a-t-il pas placé une part de lui-même en nous, son effigie en nous qui sommes faits, hommes et femmes, à son image et ressemblance? Dieu a mis sa joie en nous, comme un parent se réjouit de son enfant.
La fête d’aujourd’hui nous rappelle donc que Dieu a pris initiative de nous parler. Juste assez pour que nous comprenions qu’il nous a aimés depuis toujours, qu’il a fait le monde par amour. Il a voulu que nous soyons ses amis, des êtres de confiance, créés libres et un peu pareils à lui avec notre liberté et nos responsabilités. « À peine nous a-t-il faits moindre qu’un dieu! » chantait le psaume.
Après une longue préparation, une longue attente, Dieu est allé jusqu’à prendre chair de notre chair. Le Verbe de Dieu, sa Parole en personne a pris notre condition humaine. Voici qu’il était un des nôtres. Notre frère, le Fils de Dieu, le fils de Marie. Notre malice, notre ignorance, notre orgueil n’ont pas su le reconnaître. Nous l’avons rejeté. Mais notre mort n’a pas eu le dessus sur lui. Voici qu’il est vivant et plus que jamais capable de nous sauver de nous-mêmes. Le Bien-aimé devient ainsi l’aîné d’une multitude de sœurs et de frères. Pâques nous révèle, à l’extrême, que Dieu est un Père qui sauve son Fils et qui en son Fils nous a tous sauvés nous aussi. Voilà jusqu’où est allé l’amour miséricordieux de notre Dieu, Père, Fils et Esprit.
Car c’est l’Esprit d’amour qui prolonge en nous ces choses, qui les fait advenir, l’Esprit de paix, de réconciliation, de pardon, de communion. L’Esprit qui fait l’Eucharistie, qui sans cesse nous redonne le Fils, nous redit l’amour du Père et du Fils. L’Esprit qui nous fait connaître et assimiler l’œuvre de Dieu en nous, son œuvre de recréation pour l’avènement d’un monde nouveau. « Ce qu’il aura entendu, il le dira, et ce qui va venir, l’Esprit de vérité vous le fera connaître » pour que vous en viviez déjà dans l’Espérance.