Désirant une plus grande solitude, Pierre commença très tôt à mener une vie érémitique et à se vouer totalement à la prière. Il acquit une telle notoriété, qu’il dut s’enfoncer jusqu’au pied de la Maiella pour pouvoir se soustraire à la curiosité des pèlerins attirés par sa quête de Dieu et son radicalisme évangélique.
Mais son nom s’était répandu, à tel point qu’en juillet 1294, à sa grande surprise il fut élu pape de Rome après un conclave qui avait duré plus de deux ans, et que Pierre lui-même avait stigmatisé pour son incapacité d’en finir.
Ayant pris le nom de Célestin V, Pierre se présenta comme un pasteur extrêmement humain et compatissant; et son bref pontificat sembla mettre en route une profonde réforme de l’Église. Pourtant convaincu de son inaptitude pour la charge qu’il avait reçue, Célestin renonça à son pontificat avec l’espoir de retrouver la paix de son ermitage. Peu après cependant, il fut mis aux arrêts par son successeur Boniface qui, bien vite avait révoqué presque toutes les décisions prises par Célestin.
Pierre mourut seul et brève aussi fut la vie de la congrégation d’ermites qu’il avait fondée. Mais son témoignage de liberté évangélique a laissé des marques profondes dans l’histoire de la spiritualité.
Témoins de Dieu, Martyrologe universel, Bayard pp.296-297