Seigneur, je vous supplie de me délivrer
de cette tentation harcelante
de considérer le temps de ma maladie
comme une mesure pour rien dans ma vie,
une période creuse et sans valeur…
Que je revienne à la santé
ou que j’aille peu à peu à mon éternité,
je dois avant tout rester à la barre;
ma vie, je dois la vivre au jour le jour
et vous la donner tous les jours.
Il ne s’agit point de partir à la dérive…
Je n’ai pas à attendre un lendemain incertain
ni à me bercer de rêves ou de regrets;
je suis malade, je vous sers malade.
Vais-je attendre pour vous aimer,
des circonstances qui peut-être ne se produiront jamais?
Et s’agit-il pour moi de vous aimer à mon goût
ou de vous servir là où vous m’attendez ?…
Seigneur, ma vie n’est pas manquée
pour être une vie de malade.
Je veux la remplir à déborder,
avec votre grâce qui se joue du temps
et n’a que faire des actions glorieuses pour le monde.