Deux images, deux symboles se bousculent dans l’esprit de ceux et celles qui prirent part à la messe l’un de ces dernier dimanches.
Tout d’abord, la figure du baptême apparemment bien connu, bien que son sens et sa pratique soient de plus en plus dévalués de nos jours. Puis, l’annonce d’un synode diocésain et même universel. Littéralement, un chemin commun emprunté par un groupe de marcheurs. Il est à parier que cette dernière annonce a laissé les fidèles indifférents, devenus fatigués et même blasés par tant de propositions qui tombent sur leurs têtes, formulées en termes bizarres, étrangers à leur expérience quotidienne.
Et pourtant, quelle surprenante convergence entre baptême et synode. Un rapprochement inattendu que ne pouvait prévoir la révélation ces jours du Rapport Sauvé qui pour longtemps va terni la face de l’Eglise.
Quand Jésus parle de baptême, il signifie son immersion dans la nuit de la souffrance et de la mort. Sa descente aux enfers, qui est devenue aujourd’hui celle de son Eglise. Ce qui lui reste de fidèles tâtonne dans l’obscurité vers une issue lumineuse, vers l’aube d’une résurrection encore à venir. D’ici là, ils doivent progresser dans la noirceur, s’appuyer aux murs de quelques vieilles certitudes et éviter la chute fatale.
Et voilà – miracle de l’Esprit ! – que l’on nous propose de parcourir à deux ou à quelques uns ce chemin ténébreux et improbable, semé d’embûches et d’embuscades. C’est la raison d’être du synode que l’on nous propose. Chemin de dispute peut-être au départ, comme le fut celui d’Emmaüs, avant que ne s’invite un troisième compagnon de route qui relève le ton de la conversation, faisant entrevoir un espoir inespéré jusque là.
C’est la révolution « systémique » que j’attends d’abord. Qui que nous soyons, oubliant nos rangs, nos titres et nos grades, reléguant nos auréoles fanées, nos crosses, nos mitres et autres cols rigides, mettons-nous simplement (?) à l’écoute mutuelle d’une Parole qui nous vient d’Ailleurs, une Parole qui nous bouscule parce que centrée sur l’Essentiel. Elle dégarnira notre Eglise de structures périmées, comme autant de coquilles vides et d’écorces desséchées qui entravent sa marche.
Je ne sais quelle forme va prendre ce synode dans la réalité. Surtout n’attendons pas qu’on nous en donne les règles et la feuille de route. Ce serait retomber dans l’écueil que nous voulions éviter. Dès aujourd’hui, faisons confiance à l’Esprit. Ses fruits sont prêts à tombent de l’arbre de vie pour nous nourrir.
En un mot comme en mille, entamons dès maintenant ce chemin. En famille, en communauté, en paroisse, avec ce frère ou cette sœur baptisé et même avec celle ou celui qui se tient sur le parvis et dont le cœur vibre dès qu’il entend parler de Jésus.
Chemin de repentance et de réparation, sans doute. De résurrection de réconfort et d’écoute, certainement.
« Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin ?
Reste avec nous, car il se fait tard. Déjà, le jour baisse ! »