Heureux les cœurs purs!
Une fois de plus les pharisiens et les scribes – même s’ils viennent de Jérusalem – se font réprimander par Jésus. Leur intervention, on l’a vue, le scandale provoqué par le comportement de quelques disciples de Jésus.Une fois de plus les pharisiens et les scribes – même s’ils viennent de Jérusalem – se font réprimander par Jésus. Leur intervention, on l’a vue, le scandale provoqué par le comportement de quelques disciples de Jésus. Ceux-ci auraient omis les rites de purification avant de prendre leur repas. Ils dérogent ainsi à ce qui est fixé par la tradition. L’incident donne lieu à un enseignement de Jésus sur les valeurs du Royaume et sur leur portée dans le concret de nos actions quotidiennes.
Les scribes et les pharisiens, notre Seigneur ne les ménage pas toujours. Eux qui sont certainement de « bonnes gens », tous fiers d’appartenir à l’élite religieuse du peuple juif. Ils sont convaincus que c’est leur devoir de veiller sur la stricte observance de ces règles. Ce faisant, ils font montre de leur dignité et de leur pureté devant tous. Ils ont d’ailleurs la réputation d’être « purs » et de parfaits pratiquants de la Loi.
Bien sûr, ils ont raison d’être fiers. Rappelez-vous le texte du Deutéronome en 1ère lecture : « Quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui? » Israël avait conscience d’être le peuple élu, et les pharisiens et les scribes entendaient bien démontrer la grandeur et la dignité de ce privilège. Ils étaient donc très zélés. Mais peut-être un peu trop…
Ainsi leur attitude donnait parfois dans l’orgueil et la simulation. Et cela les amenait à juger, mépriser et rejeter tous ceux qui n’agissaient pas intégralement selon toutes les dispositions de la loi. Tout ça parfois avec une fidélité servile quant aux menus détails ajoutés par la tradition. Ils affichaient du dédain et du mépris pour l’étranger ou le publicain ou le marginal, sous prétexte que ces gens ne vivaient pas selon tous les codes traditionnels.
Et c’est ce mépris que Jésus dénonce, qui est un mélange d’hypocrisie et d’intransigeance, une trahison de la loi! Ce qui compte pour eux, c’est l’extérieur de la coupe et du plat, comme il est dit ailleurs. Mais l’intérieur, la pureté intérieure, n’est-ce pas ce qui devrait compter le plus?
Et l’on voit dans cette page d’Évangile que Jésus s’efforce de nous ramener à l’essentiel d’une fidélité authentique à la loi du Seigneur qui est d’abord une loi d’amour et de charité. En fait, c’est au-dedans de nous-mêmes que Jésus nous ramène. C’est là que l’essentiel se passe pour chacun de nous.
Sommes-nous des êtres de bonté ou de malice, des gens qui veulent faire le bien ou qui se complaisent à faire le mal ? C’est à partir de nos tendances, de nos désirs intimes, de notre conscience éclairée que nos choix en viennent à se préciser et notre liberté, à s’engager. C’est à ce niveau que le Seigneur veut nous rejoindre et nous parler cœur à cœur. C’est là que nous sommes purs ou impurs.
Comprenons que c’est là que nous avons besoin de conversion, de guérison, de libération. C’est là où l’Esprit du Seigneur s’offre à nous aider de sa lumière, de sa douce influence, de son énergie spirituelle. Dieu demeure en nous si nous voulons l’y accueillir. Et comment l’accueillir de façon vraiment libre, authentique, personnelles sinon par la prière, l’attention à sa Parole, l’amour fraternel du prochain, le respect des autres, le silence de notre écoute ?
Laissons-nous donc réchauffer le cœur de cette présence divine! Et nous poserons des actes qui seront divins, imprégnés de la Charité du Père et du Fils répandue en nos cœurs par l’Esprit. L’Esprit-Saint qui nous apporte aussi la paix, la joie, le sens de la communion.
Rendons grâce à Dieu qui nous donne le moyen de vivre au meilleur de nous-même, en état de grâce avec lui, en sincère et effective amitié avec nos frères et sœurs d’ici et de partout !