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Dieu en famille,

Responsable de la chronique : Raphaël Pinet
Dieu en famille

L’école, c’est les vacances !

Imprimer Par Raphaël Pinet

 

Beaucoup aujourd’hui le savent, le mot « école » vient du grec skholè (σχολή), qui veut dire temps libre ! C’est un temps de repos, libéré de toutes les urgences qui encombrent notre vie quotidienne. Et ce temps est propice à l’étude. Dans l’Athènes classique de Socrate, de Périclès et de Gorgias, il fallait évidemment avoir les moyens de se passer d’une activité de subsistance pour pouvoir parler philosophie sur l’Agora !

On retrouve curieusement cette notion de temps libéré dans le mot d’origine latine : les vacances, ce temps où nous pouvons vaquer à nos occupations en dehors de toute contrainte autre que celle de notre for intérieur. Comme quoi, n’en déplaise aux écoliers, l’école et les vacances, c’est tout un !

Comme croyant, à la veille du congé estival, il peut être fructueux de se poser la question de ce temps à vivre, non pour le meubler, l’occuper, l’inonder de nos innombrables tâches à réaliser, non pour rentabiliser un temps à placer au contraire sous le signe de la gratuité. Cette période est propice aux moments à passer en famille et entre amis, hors du temps, du chronométrage et des calendriers à cocher.

Peut-être le premier geste libérateur serait-il d’enlever sa montre ou de désactiver son téléphone (oui, oui, c’est possible !). Ensuite, nous pouvons réfléchir à la place démesurée qu’occupe la pensée instrumentale, c’est-à-dire cette façon envahissante et obsessionnelle de concevoir les choses à faire, comment les faire et plus grave, de voir dans nos relations non plus des sujets mais des objets dans le champ de nos activités. On ne dira pas assez les ravages de la pensée utilitariste qui pollue nos esprits depuis que la sphère économique a pris le pas sur le politique (au sens de vie de la cité). Enfin, cette disponibilité intérieure que favorisent la prière et la méditation nous rend disponibles à l’instant, à l’occasion, à ce que les Grecs (encore eux) appellent le kairos (καιρός), le moment propice à saisir qui ne revient pas. Ce moment, ce peut bien être celui de la rencontre, de la relation avec nos proches, notre prochain et notre lointain.

Maîtrise du temps, gratuité du geste, disponibilité produite par la prière : vous aurez sans doute reconnu Celui dont le Nom est au-dessus de tout nom.

Bonnes vacances !

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