Proclamer partout l’Évangile!
Les lectures de la fête de l’Ascension nous parlent du départ du Seigneur Jésus, de sa montée vers le Père. Il nous est difficile, voire impossible d’imaginer comment les choses se sont réellement passées.
Après une période estimée à 40 jours, où le Ressuscité s’était manifesté aux disciples, il leur fait aujourd’hui ses adieux. Et puis il les quitte. Or nous savons que ce Jésus qui a pris chair de notre chair, était le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu. Descendu d’auprès du Père, il retourne vers lui. Né de la Vierge Marie, il a grandi chez nous. Il était des nôtres. Il a assumé notre condition humaine, en tout excepté le péché. Il est passé partout en faisant le bien, témoignant de l’amour du Père pour tous. Certains l’ont suivi. Ils sont devenus ses disciples. D’autres l’ont rejeté et persécuté jusqu’à le mettre à mort sur une croix. Ils accomplissaient ainsi les prophéties de l’Écriture. Sa résurrection le troisième jour confirmait la prise en charge par le Père de son Fils ainsi livré pour nous.
Dès lors l’heure de l’Ascension ne devait plus tarder. L’essentiel de la mission du Fils était accompli. C’était le témoignage d’un amour extrême, d’une miséricorde infinie. La bonne nouvelle de sa victoire sur le péché, le mal et la mort n’a plus qu’à se répercuter dans l’univers, sur toute chair d’humanité, au bénéfice de toute la création.
Maintenant que le Christ est monté au ciel, désormais glorifié auprès du Père, que va-t-il se passer chez nous? Comment allons-nous réagir? Comment sommes-nous concernés pour la suite des choses?
Certains se diront peut-être : Jésus nous a quittés. C’est beau ce qu’il a fait! Maintenant passons à autre chose. Profitons de la vie. Faisons à notre tête. D’autres se diront : C’est bien triste! Il est parti. Il nous a laissés seuls. Il n’est plus là. Et c’est la déprime, la lourde dépression de ceux qui se découragent. D’autres encore croient plus utile de rêver d’une utopie, d’un grand soir. Ils forcent la note; ils obligent à les suivre. Pour changer le monde. Le sauver à leur manière. Avec des valeurs apparentées parfois à celles du Christ. Mais sans vouloir lui donner vraiment une place.
Et nous, qu’allons-nous faire? « Que devons-nous faire? » Nous qui avons mis notre foi en Jésus, qu’attend-il de nous? Or, il nous invite à le suivre encore. Il nous demande de témoigner de lui, de rappeler à tous sa venue et son message de vie, de nous convertir à cet amour de charité qu’il nous a montré. Il nous presse de continuer son œuvre, d’en prendre soin, d’en prendre charge.
Le Seigneur nous confie la mission de porter sa parole. Une mission qui nous dépasse parce qu’elle n’est pas vraiment la nôtre. Elle est toujours la sienne. Aussi, nous l’a-t-il confiée en Église. Nous ne sommes pas seuls. Il travaille avec nous. Il nous a promis une force venue d’en-haut, l’Esprit Saint, qui nous console, qui nous fortifie, qui fait en nous la vérité. Esprit de feu et de lumière! Esprit d’amour et de paix!
Nous n’avons pas besoin de faire des choses extraordinaires. Nous ne travaillons pas à notre compte. Nous sommes au service de la Mission du Fils de Dieu, la Mission d’une Parole qui demande à se dire dans nos pensées, nos discours, nos gestes; une Parole qui est amour, miséricorde, pardon, justice et paix. Cette Mission appelle en nous l’humilité, la douceur, la patience; elle ne peut que nous remplir de joie, de reconnaissance, d’amour.
L’Ascension, finalement, c’est engageant! Ça nous dit ce que nous avons à faire dans l’ordinaire de nos vies, dans le quotidien de nos fidélités, dans le témoignage simple et pauvre, mais combien lumineux et riche d’une Présence indéfectible!