La voie lactée ouvre ses fenêtres, des grelots tintent leurs carillons, des voix nouvelles jaillissent des cieux, habitent nos cœurs. Promesse d’amour! Les prophéties célestes colorent nos élévations, la nuit glisse doucement à la dérive devant les flammes dansantes, frémissantes sous l’attouchement divin. Le jour s’enracine dans la Résurrection.
Une sève neuve coule dans les coulisses de l’être, des bourgeons radieux naissent, des fruits à saveur inégalée nous parfument; leurs fragrances dilatent notre joie. La blessure du Bien Aimé nous enfante. Nous Le célébrons en ses jardins : des requiem du Golgotha aux alléluia de la Jérusalem céleste, nos pas épousent sa Voix. L’Époux blessé nous partage la coupe où trempent nos lèvres. Il a étendu pour nous les bras de l’Amour et ressuscité en sa gloire la mort achevée. Les ténèbres ont éclaté devant la Lumière, les ombres du monde présent tombent à ses pieds, spectres gémissant sous l’auréole de sa victoire! L’étreinte lumineuse de l’Amour a vaincu la mort; scellés, nos cœurs respirent sous l’indicible regard du Père. Sous ce regard, nous entrons dans la gloire de la Résurrection.
La plénitude de Dieu s’inscrit dans toutes les fibres de notre être; la gloire du Seigneur couronne toutes faiblesses, en son règne, la douleur transpire l’éclatement de la victoire. L’allégresse de notre Seigneur auréole toutes pauvretés; l’humain transcendé récolte les fruits divins, l’âme purifiée s’illumine enfin des splendeurs de la Résurrection.