Une lutte à finir!
Nous assistons ce matin à la grande première de Jésus de Nazareth. L’événement, cette fois, nous est raconté dans l’Évangile selon Saint Marc. Le moment est tout à fait particulier. C’est le jour du Sabbat. Nous sommes à Capharnaüm. Jésus arrive avec les quatre disciples qu’il vient tout juste de tirer de leur pêche au bord du Lac. Il entre avec eux dans la synagogue.
Qui donc est ce nouveau venu? On a hâte de l’entendre. Ses disciples le regardent avec étonnement sans doute, avec fierté peut-être. Ils sont curieux, et nous aussi, de savoir qui il est, comment il est.
De la part d’un nouveau professeur, d’un nouveau politicien, les premiers mots, les premiers gestes sont importants. Ils donnent le ton et déjà une idée du personnage. On peut voir s’il a de l’autorité, s’il a du contenu, quelle mentalité il a. Les premières impressions comptent toujours beaucoup pour la suite.
Le mystère de Jésus va donc se dévoiler ici puisqu’il prend la parole, puisqu’il enseigne. Il se montre sous les traits d’un enseignant, et pas n’importe quel enseignant. Saint Marc ne nous donne pas le contenu du discours de Jésus, mais il insiste sur le fait que sa parole est neuve. Jésus produit de l’effet chez les gens; il les impressionne par son autorité, son authenticité. Il parle avec audace et liberté. C’est que lui-même il est la Parole, le Verbe de Dieu!
Il n’est donc pas surprenant que son discours provoque une réaction. Il dérange. Les démons, nos démons en sont troublés. Le Diable ne tarde pas à se manifester, suscitant un affrontement. Il voit bien qu’il ne peut pas tenir devant le nouveau venu. Il s’en prend donc à Jésus, en essayant de le contrôler, d’avoir le dessus sur lui, en prétendant savoir qui il est. Jésus ne se laisse pas prendre à cette attaque. Nous voyons tout de suite qui est le maître, qui est le plus fort. « Silence! Sors de cet homme! » Et l’esprit mauvais relâche l’emprise qu’il avait sur le pauvre homme qu’il possédait, et il s’enfuit, tout en faisant un grand tapage. Ce qui laisse bien voir qu’il s’en va, très en colère, se promettant bien de revenir.
Cet évènement nous instruit. Cette libération est significative, annonciatrice d’une victoire à venir. Une lutte s’est engagée ce jour-là, une lutte à finir, où le mal tiendra tête pour un temps, mais où il n’aura pas le dernier mot.
Un jour le malin voudra prendre sa revanche sur Jésus. Au temps de la Passion, il aura même apparemment le dessus. Sa victoire cependant sera de bien courte durée. Le Père sauvera son Fils de la mort. Voilà le coup de force que Dieu accomplira pour son Bien-aimé et pour chacun et chacune de nous. Il nous sauvera avec son Fils, si nous sommes résolument de ses disciples. Il nous fera entrer avec lui dans la Vie, dans la Lumière, dans la Joie de Pâques, dans la Paix et la communion du Royaume.
Oui, la victoire du Ressuscité nous a ouvert tout grand le chemin vers le Père. Notre espérance du Royaume se nourrit de l’énergie de Pâques. Dans le Christ nous sommes devenus les plus forts. Nous ne sommes plus à la merci du péché, du mal, de la peur et de la mort. Nos démons peuvent sortir de l’ombre et s’en aller loin de nous. Nous sommes sauvés dans le Fils. Nous pouvons nous fier sur lui. Il est pour chacun et chacune de nous le libérateur attendu, le prophète annoncé, Celui qui devait venir pour nous sauver.
Jésus ressuscité nous entraîne avec lui pour une vie nouvelle signifiée par le baptême. Il nous donne part à son Esprit, l’Esprit de Pâques et de la Pentecôte , l’Esprit de notre baptême et de notre confirmation. Le Christ nous a libérés de l’emprise du démon. Désormais tous nous pouvons puiser miséricorde et pardon à la Source du Salut. Voilà comment le Père nous aime en son Fils dans l’Esprit.