Espérer qu’il vienne!
Nous entrons dans un nouveau cycle liturgique. Il ne faut pas y voir un recommencement à l’identique, qui nous ferait tourner en rond d’année en année. Il s’agit d’aller plus loin dans la connaissance du Mystère de notre foi, à la découverte de notre Espérance. Nous sommes engagés dans une spirale qui nous entraine vers Dieu, celui vers qui se porte notre désir, vers les autres et vers nous-mêmes, pour approfondir toujours davantage le sens de notre appartenance à l’Église du Christ et de notre insertion croyante dans le monde présent.
Espérer sa présence, c’est le thème proposé cette année par nos services d’animation liturgique. Leur invitation nous rejoint à un moment bien particulier où nous constatons que notre espérance est à risque et mise à mal en cette pause interminable de la pandémie du Covid-19.
Par ailleurs, bien des gens disent qu’ils ne croient plus ou qu’ils ont décroché. Qu’ils sont ailleurs. La mentalité moderne avec les techniques, les réponses à tout, les moyens dont elle dispose, porte à croire qu’on peut se passer de Dieu. Même si par ailleurs personne n’échappe au besoin de spiritualité. Chacun cherche un sens et des explications à son destin, même si plusieurs, chez nous, se gardent bien de se référer à la révélation judéo-chrétienne. N’est-ce pas dans l’air du temps, chez nous, que d’en dire du mal tant qu’on peut?
Cela crée en nous de l’inconfort quand nous voulons professer notre foi au Christ, vivre notre appartenance à l’Église au sein d’un monde souvent indifférent, de plus en plus étranger, parfois même hostile à la foi catholique.
Les circonstances semblent donner raison à ceux qui s’éloignent. Dieu garde silence. Déjà le prophète Isaïe, en 1ère lecture, déplorait le silence et l’apparente inaction de Dieu. « Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage… » « Et pourtant, ajoute le prophète, n’es-tu pas notre créateur et notre père? Ne sommes-nous pas l’argile? N’est-ce pas toi qui nous façonnes? Ne sommes-nous pas tous l’ouvrage de ta main? »
La Parole, en ce dimanche, vient nous redire la vérité et la beauté de notre foi en Dieu, créateur et sauveur, nous rappelant qu’il faut tenir malgré tout, que c’est là notre responsabilité, notre grâce et notre paix. Elle nous invite à oser croire, oser y croire. Saint Paul nous encourage à voir l’action de Dieu dans notre vie personnelle, dans nos communautés, dans la vie de l’Église. Lui-même il s’émerveille de tout ce qu’il constate dans la communauté de Corinthe. « Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus : en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu. » Donnons-nous la peine de voir, de ressentir, d’explorer tout ce que nous avons reçu dans le Christ, sachant que c’est lui qui nous fera tenir fermement jusqu’au bout.
Tenir jusqu’au bout. C’est ce sur quoi insiste Jésus lui-même quand il nous dit de rester éveillés, même dans la nuit, jusqu’au matin. Une façon de dire tout le temps, tant qu’il n’est pas venu. Occupés aux choses du Royaume, comme des serviteurs, au service les uns des autres. Chacun selon sa fonction, son appel, selon les dons reçus. Veiller, ça veut dire être en état d’alerte et de service avec patience et fidélité. Cela veut dire nous appliquer, nous impliquer dans un monde qui cherche, qui peut-être ne demande pas mieux que de croire et d’espérer, mais qui a besoin de voir notre engagement, notre témoignage, notre bonheur et notre joie de croire et d’espérer.
Frères et sœurs, osons y croire, osons espérer, car il viendra! C’est certain! Encourageons-nous dans cette foi et cette espérance en Dieu, notre Père, notre créateur, notre Sauveur. « Il est fidèle, lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. »