(Ce texte s’applique évidemment aux situations où aucune violence conjugale n’est à déplorer.)
C’est le printemps, le temps des lunettes de soleil. Mais cette année, on ne les verra pas beaucoup ! A l’intérieur, c’est assez inutile… Qu’à cela ne tienne, c’est le moment de sortir les lunettes roses !
Le soleil ne nous aveuglera pas. Mais les situations à l’intérieures de la maison risquent de nous demander un surcroît de patience. C’est pourquoi le port de lunettes roses sera un incontournable ce printemps pour qui veut agencer sa vie intérieure avec les conditions de vie de proximité avec les proches.
Réfléchissons bien ! Habituellement, il est de rigueur de communiquer sur tout ou presque… Si les esprits s’échauffent, on peut aller prendre une bonne marche, sortir… Là, si les esprits s’échauffent, on va devoir vivre avec cette tension à l’intérieur des murs…dans des logis parfois exigus.
Nous sommes toujours à la conquête d’espace. Pour l’heure, cet espace ne peut être qu’à l’intérieur de nous-mêmes. Alors, cette vie intérieure devient une zone à protéger pour soi et pour les autres.
Comment conquérir cet espace intérieur sans devenir l’impérialiste des espaces de la maison ?
J’ai remarqué pour ma part qu’il me faut abandonner bien des agacements que je ressens parfois à la vue de différentes situations : je dois lâcher le contrôle… Je réalise qu’à sept dans la maison, avec mon mari et nos jeunes de 12 à 23 ans, aux besoins fort différents, il nous faut apprendre la souplesse en amont de chaque moment de la journée ! Etant donné que les prochaines semaines seront longues et remplies d’incertitude, c’est le temps de se centrer sur l’essentiel.
Chacun exprime à sa façon l’anxiété que la situation génère : par une surinformation des événements, par le besoin de constamment parler du virus ou au contraire en s’étourdissant. N’exigeons pas trop de tout un chacun. Attendons que tous prennent leurs marques. Et soyons patients…
Certains pourraient être tentés de faire sauter tous les cadres… Ayons la sagesse d’en garder pour notre équilibre mental. Nous pouvons nous passer d’horaire, mais non de rythmes. Il est nécessaire d’avoir un temps pour vivre chaque chose :
« …un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements… » Ecclésiaste 3:3-5
Et curieusement cette situation nous apprend comment vivre. On découvre qu’on est capable d’éviter de s’emporter sur de l’inutile. La maisonnée ne doit pas porter, des tensions somme toute, bien inutiles ! La paix en dépend. On ne peut se permettre le luxe d’être mal avec nos plus proches. Il s’agit de solidarité. J’ai remarqué que les pardons arrivent plus vite ces derniers jours. On se les sert pour ne pas que les embrouilles s’enracinent… Beaucoup de couples risquent, croit-on, d’exploser sous ces conditions. Paradoxalement, j’ai également entendu un couple en instance de divorce, qui, confiné, décide de donner une chance à leur vie conjugale…
C’est curieux comme cette période semble n’avoir ni temps défini ni espace… À nous de l’habiter et d’y insérer l’amour qui décloisonne toutes les dimensions…
À ÉCOUTER : https://www.youtube.com/watch?v=pKP4cfU28vM