Se ressaisir avec Jésus!
Le temps du Carême est encore une fois commencé. Tout recommence! comme dit un chant du répertoire. Les lectures que nous venons d’entendre nous le font bien voir. Tout recommence en Jésus Christ. Prenons la route qui nous mène à lui. C’est cela que ce temps de carême nous donne de vivre comme ce qui est le plus important de notre expérience croyante.
Le parcours de la Parole nous a redit l’essentiel de notre situation présente et de l’appel que Dieu nous fait.
D’une part nous étions héritiers d’un état de péché. Depuis nos commencements, nous étions aux prises avec l’orgueil, les misères et les faiblesses de toutes nos contradictions. Nous avions perdu l’innocence par le jeu de notre désobéissance. Nous étions dans un grand éloignement, solidaires dans la faute, tous ensemble porteurs d’une blessure qui remonte à nos origines.
D’autre part, il y a Celui qui est venu, et depuis qu’il est venu, il y a le Christ par qui Dieu nous tend la main. Il a pleinement endossé notre condition humaine, lui qui maintenant nous montre le chemin du retour vers la lumière, vers la vie, vers le Père, chemin de fidélité, d’amour, de communion. Le passage de l’état de péché à l’état de grâce, dont nous parle S. Paul, est le sujet de ce dimanche, l’enjeu de Pâques, la merveille de notre foi. Par quel chemin parvenir à cet état de grâce, de réconciliation, sinon en suivant le Christ? Debout! Suivons-le.
En ce 1er dimanche de Carême l’Évangile place devant nos yeux le comportement du Christ au désert. Il nous montre, en détails, comment résister aux épreuves qui surviennent dans notre vie. Le récit des tentations le montre bien : le Fils de Dieu épouse la condition humaine jusqu’au bout. Il n’use pas de sa puissance divine pour satisfaire la faim ou toutes autres nécessités liées à la condition corporelle. Il ne triche pas. Il se tourne résolument vers le Père dans une parfaite humilité et conformité à sa volonté: « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» Acceptons-nous notre condition humaine avec respect, réalisme et courage?
Jésus, le Fils de Dieu se situe dans un rapport de confiance avec le Père. S’il compte sur sa protection, c’est dans l’obéissance et le respect de la raison. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.» Ne nous arrive-t-il pas parfois de défier le Seigneur? De lui forcer la main? De le considérer comme un magicien seulement utile pour accomplir nos caprices et nos fantaisies?
Enfin, le Fils de Dieu ne cherche pas sa gloire personnelle. Il ne bâtit pas un royaume en compétition ou en opposition avec celui de son Père, cherchant sa propre gloire. Pour lui pas de compromis possible. « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras ». Ne sommes-nous pas parfois séduits par toutes sortes de subterfuges, prêts au mensonge pour arriver à nos fins, la gloire, les honneurs, le pouvoir et l’avoir?
En toutes ces tentations Jésus se montre le plus fort grâce à la parole de Dieu qui l’habite, grâce à son choix de fidélité absolue au Père. C’est ce même chemin qu’il nous faut prendre… pour le suivre. Puisse notre montée vers Pâques nous tenir en éveil et communion avec celui qui nous a sauvés; il nous montre le chemin vers le Père; il nous entraîne avec lui dans la joie et le bonheur d’une amitié et d’une confiance retrouvées avec Dieu, pour la joie du Royaume, où Dieu demeure avec nous, nous avec lui.