Cet hymne provient d’un papyrus rituel (Papyrus de Berlin 3050). Il s’agit d’un grand hymne d’adoration du roi au moment où l’astre solaire, victorieux de ses ennemis du monde souterrain, manifeste son triomphe et s’élance pour son parcours diurne. Habitants du monde inférieur, du ciel et de la terre sont dans l’allégresse de voir l’ordre de la création actualisé et se perpétuer. Le dieu Soleil, Rê, est honoré ici sous l’aspect de l’Horus dans l’horizon », Horakhty, dieu faucon du Soleil levant.
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Adorer Rê-Horakhty, au point du jour.
Dire :
Tu t’éveilles dans ta beauté, Amon-Rê-Horakhty, tu te réveilles au triomphe, Amon-Rê,
seigneur des deux horizons;
Oh! comme tu es beau, comme tu brilles, comme tu es éclatant, comme tu étincelles!…
Les hommes t’acclament, les dieux te redoutent, car tu as abattu les ennemis face contre terre;
Toi qui parcours le ciel, sans qu’on puisse atteindre, afin d’éclairer la terre pour tes enfants, plus élevé que les dieux et les hommes;
Toi qui te lèves pour nous, sans pourtant que nous connaissions ton image (réelle), et qui te manifeste à nos yeux sans cependant que nous connaissions ton corps.
Oh! Comme tu es beau, Rê-Horakhty!
Tu t’approches des hommes […] femmes […], taureau dans la nuit, prince du jour, beau disque de turquoise, roi du ciel et souverain de la terre, grande image dans l’horizon du ciel;
Ô Rê, qui a créé ce qui existe, Tatenen (« butte primordiale ») qui a donné vie aux hommes.
Le fils de Rê, Pharaon, t’adore pour tes bienfaits;
Il t’acclame à ton lever bienfaisant à l’horizon oriental du ciel;
Il rend ta course pacifique et chasse tes ennemis devant ta barque, il repousse tous tes adversaires, il vérifie pour toi si l’« œil oudjat[1] » est bien à sa place.
Trad. S. Sauneron, BIFAO 53,
1953, p. 6.
[1] L’œil oudjat est l’œil solaire du faucon Horus, c’est aussi une désignation des offrandes.