Un Dieu proche !
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 16, 12-15)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
Commentaire
Des fois on se dit que parler de la Sainte Trinité, c’est difficile et compliqué. Que Dieu est un mystère! Qu’’il n’est pas à notre portée. Et que ce que peuvent en dire les philosophes et les théologiens, ça nous passe par-dessus la tête. Leur langage souvent est abstrait; il embrouille plus qu’il éclaire; parler de Dieu et le connaître, serait-ce réservé aux savants?
Et si Dieu, lui, avait voulu nous rejoindre autrement, d’une façon plus simple, plus à notre portée? En prenant lui-même l’initiative de s’approcher de nous? La tradition chrétienne nous apprend en effet comment Dieu s’est révélé progressivement – humblement et discrètement – à travers la foi et la vie de personnages comme Abraham et Sara et leurs descendants; puis s’adressant à Moïse, il en a fait le chef et le sauveur de ces descendants réfugiés en Égypte, et maltraités là-bas. C’est ainsi qu’une longue histoire s’est déroulée où les sages, les prophètes, les priants ont témoigné de ce Dieu d’alliance, qui préparait un accomplissement formidable des promesses faites depuis les débuts.
Dieu lui-même, voulant nous rejoindre et se faire proche, est venu chez nous en personne. Il s’appelait Jésus de Nazareth. Il s’est manifesté en lui comme un être de paix et d’amitié, d’une grande bonté. Jésus se disait l’envoyé du Père; il avait pour chacun, chacune des paroles de réconfort, de compassion, de réconciliation; une force de guérison se dégageait de lui. Il est allé à l’extrême du don de lui-même. Il a souffert la passion, il est mort sur la croix. Mis au tombeau, il est ressuscité. Retourné auprès du Père, il a voulu, dans l’Église qu’il a fondée, prolonger son action et sa présence auprès de notre humanité. Cette présence, elle demeure active pour nous dans les sacrements, et notamment dans le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement par excellence où Jésus se livre à nous dans ce qu’il y a de plus expressif de son amour, le don qu’il nous a fait jadis de lui-même. Car, maintenant, notre porte d’entrée chez Dieu, c’est le Christ. En lui le Père, nous appelle et nous parle. C’est en lui, dans la communion de l’Esprit, que nous avons rendez-vous pour déjà savourer les prémices du bonheur promis.
La Trinité, nous pouvons la vivre du dedans, comme dans une merveilleuse famille à laquelle il nous serait donné d’appartenir. C’est une expérience d’amour que nous pouvons vivre, une intime et intense communion avec Dieu. « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Or quand le Seigneur s’amène dans notre vie, ils sont trois déjà qui nous tiennent compagnie. Ils viennent faire chez nous leur demeure, si nous sommes fidèles à leur consigne, qui est de nous aimer les uns les autres. À nous d’ouvrir notre cœur aux autres et d’appeler ainsi à force d’amour la divine présence du Seigneur.
Saint Paul dira même que « l’amour de Dieu a déjà été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » Faisons donc honneur à ce don précieux! Aimons-nous les uns les autres et laissons-nous ainsi aimer par Dieu! Qu’il vienne chez nous à demeure, pour qu’un jour nous puissions aller demeurer chez lui pour toujours.