En 386 ap. J.C., dans un jardin de Milan, se tient assis un jeune homme désemparé, désespéré de trouver un sens à sa vie. Il pleure à chaudes larmes. Au milieu de ses sanglots, il entend soudain un ange, ou est-ce simplement un enfant répétant dans le jardin d’à côté une comptine qu’il reconnaît :
– Tolle et lege, tolle et lege ! (prends et lis)
Le jeune homme se saisit du livre qui gisait à ses pieds, la Bible, l’ouvre. Ses yeux tombent sur les Epîtres de Saint-Paul. Tout s’éclaire en lui. Les doutes, les peines s’effacent, son intelligence s’éveille. Saint-Augustin, puisqu’il s’agit de lui, se convertit à la fin de cet été ’36 et deviendra un des penseurs les plus féconds de la pensée chrétienne.
Il a suffi d’un livre, mais pas n’importe lequel, pour que sa vie prenne un cours radicalement différent, que sa vision du monde s’ouvre puis bascule du côté de l’infini. Un enfant innocemment s’est fait le messager de Dieu. Par l’injonction divine de lire, Augustin a cru puis a écrit pour que nous croyions nous aussi à sa suite.
A nous donc, parents et éducateurs de veiller au développement de l’intelligence des enfants dont nous avons charge d’âme et de les enjoindre à lire.
A lire la Bible bien sûr, à lire la science et la littérature, l’histoire et les histoires, les romans et les nouvelles, les aventures qui transportent au loin le voyageur immobile sur la houle de l’imaginaire. C’est un devoir impérieux que de dérober nos jeunes à la captation mercantile et tentaculaire de leur attention, de les soustraire aux marchands de bonheur en quête de « temps de cerveau disponible ».
Ainsi peuvent naître les grands projets de leur vie au service de leurs frères et sœurs pour édifier le monde que Dieu rêve pour l’humanité.
Bonne été et bonnes lectures !
C’est en 386 et non 336.
Merci, c’est corrigé!