Ferme ton parapluie, mon frère,
la prière n’est pas un parapluie;
Dieu ne vend pas de parapluie, ma soeur,
il aime trop le vent!
J’avais peur de me mouiller
je me croyais à l’abri
sous ma prière parapluie;
mais tu m’as éclaboussé
par dessous, Seigneur;
la rafale est venue de côté,
et le parapluie troussé!
J’avais cru, sous le parapluie
que tu te tenais toi aussi,
toi le maître de l’Esprit…
Un p’tit coin d’parapluie
un p’tit coin de paradis
c’était ma chance…
J’ai ouvert les yeux,
personne sous le parapluie.
Personne que moi,
un homme au sec,
un homme sec,
doigts crispés sur le manche
de la prière parapluie.
Viens!
maître du vent et de l’Esprit,
emporte aux quatre coins du vent
mon ridicule parapluie
et ma prière paravent!
Toi, le Dieu des sans-parapluie
pousse-moi dehors,
dans le vent,
mouille-moi, Seigneur!
Mais donne-moi, en même temps
le joie et la force
de ceux que tu trempes
de l’Esprit!