Ils t’appelèrent Myriam. Aux yeux des hommes, une fille d’Israël parmi les autres! Ils ignoraient que le Messager du Seigneur avait déjà salué en toi la Grâce incarnée de leur Dieu.
Ils te nommèrent Myriam, inconnue à leurs regards! Dans les cieux, les anges adoraient en ton sein très pur le Verbe de Dieu.
Ils ne voyaient que le vêtement qui te recouvrait! Ton Dieu et leur Dieu t’avait tissée et revêtue de sa lumière.
Pour eux, la parole d’une femme ne méritait pas d’égard! Toi, la Femme entre toutes, tu pouvais leur enseigner le langage des anges.
Ton passage demeurait inaperçu! Tu pouvais guider leurs pas aux mystérieux échelons de la montée vers Dieu.
Ils revendiquaient publiquement leurs droits! Au silence de ta contemplation, tu pouvais leur offrir la liberté de l’Amour.
Créature cachée et commune à leurs yeux! Tu demeurais l’Immaculée, parfaite complaisance du Dieu trois fois saint.
Ils refusèrent de croire en ton Jésus, l’Envoyé du Père! Tu demeurais anonyme, effacée afin que soit glorifié le Père en son divin Fils Jésus. «Tout ce qu’il vous dira, faites-le» (Jn, 2, 5)
Ils réclamèrent de ton Jésus les preuves de sa divinité! L’humilité de sa Servante reconnaissait dans l’abnégation de son divin Fils, la grandeur de Dieu.
Ils se disaient prêtres du temple, imbus de leur sagesse! L’Esprit de Sagesse te révélait l’authenticité du Don de Dieu.
Leur vanité d’homme s’appropriait le temple de Dieu! L’oblation de ta vie unie à celle de ton Enfant bâtissait le Royaume de Dieu.
Dans un flot de paroles, les sages étalaient leurs connaissances! Ton silence contenait à lui seul l’unique Parole de vie éternelle.
Ils se glorifiaient de suivre fidèlement la loi de Moïse et d’être les fils d’Abraham! L’Esprit du Seigneur enveloppait ton âme des intimités divines, Marie, prémices de la Nouvelle Alliance.
Ils te croyaient femme de la terre, tu étais Reine des Cieux! Ils te savaient mère d’un homme, tu te savais Mère et Épouse de Dieu!
Ils présentaient dans le temple leurs orgueilleuses offrandes! Toi, Marie, véritable Temple de Dieu, tu offrais au Père, l’unique offrande digne de son amour: ton Fils unique Jésus.
Les savants scribes prétendaient être les détenteurs de la vérité! La certitude de ton espérance se fondait sur ta foi illuminée de la promesse du Père.
Sur le chemin du Calvaire, tu passais pour la mère d’un malfaiteur! Le «oui» de ton cœur avait donné au monde le Chemin, la Vérité, la Vie.
Le peuple d’Israël attendait un Sauveur à la mesure de sa sagesse humaine! L’Esprit de Sagesse te façonnait à l’insondable volonté du Père, la rédemption du monde passant par le chemin de la croix.
Ils enfoncèrent les clous dans les membres très saints de ton Bien Aimé! Le glaive de l’Amour transperçait le Cœur immaculé de la Mère de Dieu.
Pendant l’agonie du Christ, les hommes injuriaient le Fils de l’homme et de Dieu! Le divin Crucifié remettait aux hommes la Mère de Dieu. «Fils, voici ta mère» (Jn, 19,26)
Le cœur des hommes condamnait Dieu! Le Coeur de Dieu en croix uni au Coeur de sa Mère pardonnaient aux hommes.
Retournées vers la Lumière, ces âmes qui t’ignoraient jadis reconnaissent et chantent aujourd’hui, dans la Jérusalem céleste, la gloire d’Israël manifestée en ton sein très pur, Vierge Marie, Mère de Dieu.
Aujourd’hui, cette gloire traverse les siècles. Les hommes et les femmes de tous les temps te vénèrent et te prient douce Vierge Mère, Mère des enfants des hommes.
Aujourd’hui encore, ils t’appellent Myriam: ils reconnaissent et bénissent la Mère de Dieu, proclament la gloire de ton martyre et célèbrent les merveilles du Très-Haut en ton âme.