Le début d’une nouvelle année est la chance d’une relance. Point de jonction entre l’année qui finit et celle qui débute, le Nouvel An suscite le plus souvent une réflexion complexe où s’entremêlent regrets, réussites, accomplissements du passé et souhaits pour l’avenir. Cela est vrai autant sur le plan individuel que sur le plan sociétal.
Dans un monde qui évolue excessivement vite, il est bon de nous pencher sur les faits saillants de l’année qui se termine, tout en nous demandant quelles stratégies développer pour aller de l’avant avec le travail entrepris sur les principaux enjeux auxquels nous faisons face. Ici, nous pensons aux grandes crises migratoires, au réchauffement climatique, à la lutte contre le terrorisme, à la pauvreté qui ne cesse de s’accroître, pour ne nommer que ceux-là.
Les défis à relever sont immenses et ils le sont d’autant plus à l’heure de la mondialisation. Nous devons penser le monde comme un système dans lequel évoluent des sous-systèmes, tous reliés les uns aux autres. Ainsi, une décision prise à l’échelle nationale a souvent un impact direct au niveau international.
Nous pensons ici aux conséquences dramatiques de l’entente survenue entre l’Europe et la Lybie concernant la retenue du flot migratoire de ceux qui, par tous les moyens, veulent fuir la misère de leur pays d’origine. Beaucoup de ces pauvres migrants se retrouvent là-bas emprisonnés, vendus comme esclaves par des trafiquants, sans pouvoir bénéficier d’aucune protection.
Autre exemple : la décision du président Trump de retirer son pays de l’Accord de Paris, alors même que les américains s’y étaient formellement engagés sous Barack Obama. Bien que la notification officielle du retrait ne peut prendre effet qu’à la fin de 2019, il reste que ce revirement annoncé a suscité bien des réactions, non seulement dans certains états américains, mais aussi partout ailleurs dans le monde. Et que dire de la décision unilatérale de Washington de reconnaître Jérusalem comme la capitale officielle d’Israël et d’y installer son ambassade?
Conscients des enjeux, nous le sommes de plus en plus, mais comment agir ? Comment ne pas être démunis et impuissants devant toutes ces décisions que prennent nos gouvernements ? Au Canada, nous avons la chance de vivre en régime démocratique ; même chose en Europe. Nous votons pour des personnes qui ont pour tâche de décider d’un plan d’ensemble qui puisse répondre aux besoins des populations, tout en respectant les valeurs que s’est données leur pays. Toutefois, nos élus doivent aussi négocier avec d’autres régimes pour faire progresser les choses; ce qui n’est pas évident. Et c’est là une grande difficulté.
Nos élus sont conscients que les rapports géopolitiques changent très vite. Ils ont à s’adapter rapidement aux nouvelles situations, tout en étant fidèles aux attentes de leurs concitoyens. Il se peut aussi qu’ils aient demain à négocier avec des états auxquels leur pays avait imposé un embargo par mesure punitive : l’embargo de Cuba par les américains en est un exemple. Le géant chinois, longtemps critiqué pour ses politiques intérieures et extérieures, et dénoncé pour son régime dictatorial, s’affirme aujourd’hui comme prochaine puissance mondiale. Ses efforts pour s’attaquer au problème des changements climatiques ne peuvent passer inaperçus ! L’impact d’une telle décision risque d’être immense pour la planète et, tout en continuant de lutter pour le respect des droits humains auxquels nous tenons, nous ne pouvons qu’approuver pareil choix politique en matière environnementale.
Quand nous votons, nous n’avons pas toujours conscience de la chance que nous avons de vivre dans une démocratie et surtout de l’immense responsabilité que nous confions à nos dirigeants. Il reste tant à faire ! Pensons à l’éducation, à la condition des femmes dans le monde, à la pauvreté et autres inégalités sociales !
Le monde se construit petit à petit. Une nouvelle année commence. Elle nous apportera sans doute des surprises. Elle est déjà remplie de défis. C’est à nous qu’il appartient d’en faire le chantier pour bâtir un monde meilleur et plus humain. Surtout, soyons attentifs aux actions de nos dirigeants. Continuons de nous intéresser à ce qui se passe ici ou ailleurs sur la planète. C’est à travers notre vigilance et nos gestes courageux que le Christ se rend présent et qu’il est à l’œuvre parmi nous et avec nous. La belle fête de Noël que nous venons de célébrer avec joie nous le rappelait. Christ est né, un Sauveur nous est donné.
Bonne et heureuse année 2018 !
En collaboration,
Anne Saulnier et Jacques Marcotte, op
Québec