Lorsque nous engageons notre vie à un autre au temps de notre jeunesse, nous fonçons, confiants et espérant.
Aujourd’hui, après avoir entendu tant d’histoires conjugales malheureuses autour de moi je frémis un peu, « après coup » ! Je prends la main de celui qui est depuis tant d’années à mes côtés et je songe combien nous avons eu de la chance de nous trouver ! Pour s’engager, faut-il être inconscient ? Peut-être un peu, il est vrai… Il nous faut faire un certain pari sur la vie. Mais il faut surtout être rempli d’une immense espérance ! Il faut voir que l’autre est une chance dans ma vie ! Nous devons cependant être attentifs à cultiver cette chance qui n’est pas le fruit du hasard. N’existe-t-il alors pas de balises pour ce voyage conjugal ?
L’une de ces premières balises est d’arriver dans le couple en tentant d’être soi-même construit. Nous avons la responsabilité d’avoir un monde à offrir à l’autre. Chacun se doit d’être construit ou à défaut, viser à se construire. Nous ne devons pas viser à se greffer à l’autre pour mieux exister. Nous sommes plutôt des sépales enveloppant une même fleur.
Aussi paradoxale que cela puisse paraître, tout en étant entier, nous devons avoir la volonté de nous fondre dans un projet commun qui fera de notre couple une tige solide. Cette tige commune s’ouvrant sur les sépales distincts qui envelopperont l’aboutissement, soit la fleur, fruit de notre amour. La fleur, c’est notre famille, notre projet de vie partagé.
Chacun est responsable de cet amour en étant lui-même habité par l’Amour qui le dépasse. Certains couples poursuivront au-delà de la famille et entreront dans une mission plus généreuse encore. Je songe aux couples, qui, à l’instar de Marie-France et Christian des Pallières (Pour un sourire d’enfant*) entrent dans des missions à caractère social tourné vers les autres, souvent les plus démunis. Ces couples qui sont habités par cet Amour ont une chance inouïe. Mais cette chance n’est pas le résultat du hasard. Elle est surtout l’aboutissement de choix effectués par le couple.
La question égoïste que chacun a tendance à se poser est de savoir si l’autre m’est une chance. Pourtant la vrai question qui devrait nous habiter afin de nourrir notre vie de couple serait plutôt : « Et moi, suis-je une chance pour l’autre ? »