Elle était née en 1840, à l’Acadie, près de St-Jean-de-Québec, de parents simples, pauvres et vertueux. Ayant compris très vite la beauté de la vie religieuse, elle entra tout d’abord chez les Soeurs Marianistes de Sainte-Croix. Là, même soumise aux épreuves de la vie communautaire, à New York et en Indiana, elle ne remit jamais en question sa vocation religieuse. Désignée finalement pour servir dans un collège de Memramcook, au Nouveau-Brunswick, sa vie religieuse était si rayonnante que, spontanément, des jeunes filles qui voulaient se consacrer à Dieu s’assemblaient autour d’elle.
C’est dans cette condition qu’avec l’aide et l’appui du Père Camille Lefebvre elle assura avec ses filles, sans aucun salaire pendant plusieurs années, l’entretien du Collège Saint-Joseph de Memramcook, berceau de l’Université de ce nom. Fondée en 1874, la congrégation des Petites Soeurs de la Sainte-Famille voit à l’entretien des séminaires et des maisons de prêtres. C’est dans et par ce service que Marie-Léonie, sans instruction et sans diplôme, perçut enfin la volonté de Dieu sur sa vie. Comme le Seigneur Jésus, venu pour servir et non pour être servi, dans la maison de Dieu elle se sentit désormais chez elle. L’Eucharistie prit dans sa vie une importance de plus en plus considérable, ainsi que l’intelligence de la grandeur du sacerdoce. Au milieu de nombreuses contrariétés, elle s’efforça d’imiter les vertus de Marie, toute effacée derrière son Fils et le suivant sur tous ses chemins, de Nazareth jusqu’à Bethléem et de Cana jusqu’au Calvaire. Morte à Memramcook le 3 mai 1912, Marie-Léonie a été béatifiée en 1984 par le Pape Jean-Paul II.
Elle se disait que le célibat des prêtres, nécessite un soin particulier. Jésus et ses disciples, étaient assistés de femmes qui prenaient soin d’eux (Luc 8, 2-3)1 et, après eux, dans leur vie itinérante, les Apôtres étaient parfois aussi accompagnés de femmes.
(I Corinthiens 9, 5). Un apôtre a, en effet, autre chose à faire qu’à moudre son grain, préparer ses repas et nettoyer son linge (Actes 6, 4).
Le problème est demeuré le même, jusqu’à ce jour, sinon pour les religieux, du moins pour les prêtres séculiers, d’assurer leur entretien domestique, d’une manière qui réponde à leurs besoins, sans mettre justement ou injustement leur réputation en péril. En célébrant la béatification de Marie-Léonie, le pape Jean-Paul II a demandé aux Chrétiens de comprendre le service rendu à l’Église par les religieuses qui se dévouent à l’entretien des prêtres.
Le Père Lacordaire écrivait: «Tout peut et doit arriver au clergé: la haine, l’exil, la torture, la mort. Il n’y a qu’une chose qu’il ne peut ni ne doit mériter: le mépris.» Une discipline sévère est donc en tout temps indispensable au clergé en matière de chasteté.