Le silence est tout aussi nécessaire dans la vie humaine que le sommeil ou la respiration. Et pourtant, il y a de nos jours un empressement à le fuir par tous les moyens. En fait, notre époque est à ce point celle de la parole et de la communication que la personne silencieuse devient rapidement suspecte. Elle est souvent source d’inquiétude pour son entourage. Son silence est facilement interprété comme le symptôme d’un malaise personnel, ou encore comme le signe d’un mécontentement de sa part, ou encore comme la manifestation d’un désaccord profond avec telle ou telle prise de position de ses interlocuteurs. Mais est-ce bien le cas? Ne devrions-nous pas plutôt nous enquérir du pourquoi de son silence!
Le présent ouvrage va tenter, d’une manière simple et enrichissante, de répondre à cette question. Plus globalement, Marie-Thérèse Nadeau va nous faire pénétrer en profondeur dans le sens d’un certain nombre de questions fondamentales que nous nous posons tous et toutes aujourd’hui : Pourquoi détectons-nous si peu de silence dans notre monde? Pourquoi le silence suscite-t-il tant d’angoisse chez un grand nombre de gens? Qu’est-ce qui rend généralement si difficile la quête du silence? De quoi parle-t-on au juste lorsqu’il est question de silence? Ne conviendrait-il pas de distinguer plusieurs niveaux de silence? N’y aurait-il pas silence et silence? À quoi peut-on s’attendre, chez chacun et chacune, en termes de révélations et de réalisations uniques reliées au silence? Comment reconnaître un silence fécond? Quel rapport Dieu entretient-il avec le silence? A-t-on raison de penser qu’il «est» silence et «aime» le silence?
Avant de prendre la parole pour répondre à toutes ces questions, il serait bien de nous rappeler, comme nous y invite l’auteure de cet ouvrage, de ce précepte soufi connu et souvent cité : «Si le mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence, ne le dis pas.»
Nadeau, Marie-Thérèse, cnd, Silence, Médiaspaul, 2017.