Quand quelqu’un est très malade, en pays sara au Tchad, il prononce des invocations sur son lit de malade. Il dit :
Moi, d’être couché longtemps malade ainsi,
ça me fait beaucoup souffrir.
Si c’est un sorcier qui me fait souffrir,
je n’ai aucune force pour lui résister;
si c’est un magicien qui me fait souffrir,
je n’ai aucune force pour résister à sa magie.
Mais, toi-même, Dieu
aussi vrai que j’ai quatre doigts et que le pouce fait le cinquième,
si j’ai fait beaucoup de mal,
alors que ce soit ce mal qui me punisse!
Comme je souffre beaucoup, enlève-moi vite que je meure!
Mais si c’est quelqu’un qui me veut du mal,
c’est toi, Dieu, et à celui-là de vous expliquer ensemble,
car moi je suis sans force.
Je souffre tant que je ne sais quoi dire de plus.
- Fedry et P. D. Raingue, Prières traditionnelles du pays sara, 1er livret, collège Charles Lwanga, C.E. L., 1977, p. 15