Cet hymne, tiré du «Sûtra du Lotus» est l’un des textes les plus importants du bouddhisme du Grand Véhicule; il chante les vertus du grand bodhisattva de Compassion, Avalokitesvara (le Seigneur qui regarde d’en haut). Selon les textes de la tradition de la Terre Pure, ce bodhisattva est un des «acolytes» du Bouddha Amitabha. Selon la tradition tibétaine, le dalaï-lama serait la réincarnation d’Avalokitesvara.
Ô toi dont les yeux sont beaux, plein de bienveillance, distingués par la sagesse et la science, remplis de compassion, de charité et de pureté, toi dont les beaux yeux et le beau visage sont si aimables;
Ô toi qui es sans tâche, toi dont l’éclat est pur de toute souillure, toi qui répands la splendeur d’un soleil de science dégagé de toute obscurité, toi dont la lumière n’est interceptée par aucun nuage, tu brilles plein de majesté au-dessus des mondes.
Célébré pour la moralité de ta conduite, laquelle naît de ta charité, semblable à un grand nuage de miséricorde et de bonnes qualités, tu éteins le feu du malheur qui consume les êtres, en faisant tomber sur eux la pluie de l’ambroisie de la Loi.
L’homme qui tombe au milieu d’une fournaise, d’une dispute, d’un combat, d’un champ de bataille, d’un danger redoutable, n’a qu’à se souvenir d’Avalokitesvara pour voir aussitôt se calmer la fureur de ses ennemis.
Il faut se souvenir d’Avalokitesvara, de cet être pur; ne concevez à ce sujet aucune incertitude; au temps de la mort, au temps où la misère accable l’homme, il est son protecteur, son refuge, son asile.
Parvenu à la perfection de toutes les vertus, exprimant par ses regards la charité et la compassion pour tous les êtres, possédant les qualités véritables, Avalokitesvara, qui est comme un grand océan de vertus, est digne de tous les hommages.
Ce sage, si compatissant pour les créatures, sera un temps à venir un Bouddha qui anéantira toutes les douleurs et les peines de l’existence; aussi m’incliné-je devant Avalokitesvara.
Lotus de la Bonne Loi (Saddharmapundarika),
trad. E. Burnouf, Paris, 1852, rééd. Adrien Maisonneuve, 1974, p. 266-267.