«Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas?» (Exode 17, 7) À un moment particulièrement difficile de sa vie, le peuple d’Israël s’est posé cette question. Dans le désert aride et dur, il ne voyait pas où il s’en allait. Il était épuisé. Il avait soif. Il pensait qu’il ne parviendrait pas à s’en sortir.
Qui de nous ne voit pas surgir cette question à un moment ou l’autre de son histoire personnelle? Un échec est venu briser la bonne marche de ses entreprises. La maladie a fait sombrer ses rêves. Des relations interpersonnelles se sont détériorées. Un enfant pousse mal et risque de gâcher son avenir. Un groupe s’est engagé sur des chemins qui semblent sans issue. L’Église perd toutes ses plumes et devient de plus en plus fragile.
L’épreuve fait partie de nos vies. Elle bouscule la foi. Quand le combat est trop pénible, quand nous ne voyons pas comment nous en sortir, la question d’Israël apparait soudain sur nos lèvres : «Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas?» En soi, la question est bonne. Elle nous force à livrer ce que nous avons dans les tripes. Elle nous oblige à montrer nos couleurs.
Le livre de l’Exode précise que le peuple d’Israël a prononcé cette question pour lancer un défi à Dieu. Il a demandé à Dieu une réponse en dehors de la foi : «Ramène-nous chez nous ou fait un prodige. Fais un miracle qui va nous prouver noir sur blanc que tu es bien là!»
Quelques millénaires plus tard, la question nous rejoint. Au lieu de lancer le défi à Dieu, lançons-le à nous-mêmes. «Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur». (Cf. Psaume 94, 8)