Cette prière est chantée par un prêtre de la Terre, chez les Lobi d’Afrique de l’Ouest, quand la tribu, contrainte qu’elle est d’émigrer du fait de l’assèchement de la rivière ou de la famine, prend possession d’un nouveau territoire.
Sié, Dyohourété, Dyorfouté, Dyolinnté et tous les prêtres de la Terre qui ont vécu avant moi, ont observé cette coutume et c’est maintenant mon tour. La famine est arrivée, nous n’avons plus ni gros, ni petit mil, ni maïs, ni haricots; nos bœufs, nos moutons, nos chèvres ont péri ainsi que nos poulets, les femmes et les enfants ont faim; c’est pourquoi nous avons résolu de nous installer dans ce canton inoccupé. Terre nourricière, nous t’offrons ce poulet, accepte-le et donne-nous en échange d’abondantes récoltes et des troupeaux nombreux, beaucoup d’enfants, éloigne de nous les maladies, les épidémies et tous les maux.
La prière. Anthologie des prières de tous les temps et de tous les peuples,
Paris, Seghers, 1958, p.51.