29 novembre 2015
Nous accueillons des réfugiés, des Syriens. 0n en parlait depuis longtemps. Maintenant, nous passons à l’acte. Ces néo-canadiens nous arrivent comme des volées d’outardes. En grand nombre. Ils atterrissent et, dans leur atterrissage, ils changent la couleur de nos régions.
Ils arrivent chez nous. Ils ne sont pas simplement de la visite qui s’arrête quelques jours pour prendre des nouvelles et en donner. Ils viennent pour rester. Ils sont des milliers, au moins 25000, selon les organisateurs. Ce ne sont pas des envahisseurs. Au contraire, c’est dans la discrétion qu’ils se présentent.
En les accueillant dans la pire des saisons, nous les initions sans ménagement. Ils découvrent la neige et le froid. Ils grelottent mais je crois que les enfants vont aimer les activités d’hiver. La télé nous nous en a montré en plein combat de balles de neige. Ces nouveaux arrivants nous trouvent bizarres avec nos tuques et nos mitaines de laine. Mais ils apprennent qu’il y a quelque chose de leur salut dans ces pièces de vêtement.
Ils entendent – pour certains c’est la première fois – la mélodie de la langue française et de l’anglais. Un reportage nous montre un garçon de neuf ou dix ans, le nez collé sur son cahier. Il veut tout savoir, et le plus vite possible… pour se faire des amis, pour plonger dans la culture de son pays d’adoption.
Beaucoup, surtout chez les plus jeunes, n’ont jamais connu la paix. Ils ont toujours été sur le qui-vive. Plusieurs visitaient les poubelles pour se nourrir. Voici que maintenant ils ont droit à trois repas par jour. Et du bon…
De notre côté, nous ne restons pas passifs. La générosité est pleine d’imagination. On offre du recyclé, mais aussi du neuf. Des vêtements d’hiver et des sandales pour l’été. Il paraît que quelqu’un a donné 25000 boites de sirop d’érable. Ils vont donc se sucrer le bec à un haut niveau.
Nous ne nous contenterons pas de les regarder nous découvrir. Nous avons beaucoup à apprendre de ces nouveaux canadiens. Beaucoup à recevoir. Il nous faudra une bonne dose d’humilité pour combattre nos complexes de supériorité. Il nous faudra éviter de nous comporter en propriétaires du pays. Avant tout, le partage. Notre pays est immense et plein de possibilités. En le partageant avec d’autres, nous lui assurons un meilleur avenir.