Le mariage, comme institution, est-il en passe de disparaître ? Le débat divise la société. Il interroge l’Église. Il suscite crispations ou aspirations. Et surtout une confusion majeure. On amalgame ainsi deux questions distinctes : l’indissolubilité de l’union régulièrement consacrée entre un homme et une femme et la discipline sacramentelle à l’égard des « irréguliers de l’amour », divorcés remariés, homophiles, polygames, ou autres, qui croient au Christ et vont à la messe.
L’anthropologie, les genres, le droit au bonheur, mais aussi la loi naturelle, le péché, le pardon : ce livre réexamine de fond en comble des notions souvent mal comprises. Il en redécouvre le sens premier et plénier au regard des questions cruciales que nous posent ces situations. Il s’inscrit résolument dans le débat que le pape François a voulu ouvrir avec le Synode sur la famille.
Il ne s’agit pas pour l’Église de chercher à s’ajuster à s’ajuster à des mœurs de toute manière mouvantes et qui sont celles du «monde», donc vouées à disparaître, mais de rester ou de redevenir plus évangélique et plus évangélisatrice, ce qui suppose à la fois une relecture de la Tradition et un courage pastoral qui l’empêche de rester paralysée devant les «défis du temps présent». Cela suppose également de s’enquérir un peu mieux de ce monde à convertir, et d’abandonner une certaine langue de bois.
L’Église doit continuer à proposer à ses fidèles en situation irrégulière, chaque fois que c’est possible et sans grave dommage pour les personnes, le chemin de la perfection par le renoncement à toute union objectivement répréhensible, mais comme au titre d’un «conseil évangélique» et non pas comme une obligation contraignante pour pouvoir être en communion, nous disons normale et ordinaire, avec le reste de la communauté ecclésiale.
Ne faut-il pas, comme le dit Paul, recevoir dans l’Église les fidèles tels que les a trouvés l’appel du Seigneur, et poursuivre la route avec eux, y compris à l’aide de cette nourriture pour la route qu’est l’eucharistie.
Ce livre, sans concession pour les esprits partisans, quels qu’ils soient, nous place face au sens ultime de la vie dans la foi et de l’annonce de l’Évangile en ce début de troisième millénaire.