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Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
Billet hebdomadaire

Une saison pour Dieu

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

Le 14 juin 2015

L’été a déménagé ses pénates dans  nos terres.  Il a apporté avec lui une météo différente des autres saisons. La nature se fait proche et rassurante. Jardins et parterres parfument l’air et chatouillent notre regard. L’été, la belle saison.

Les évangiles sont nés dans des régions chaudes de la planète. Ils empruntent à la saison des images qui nous rejoignent. Jésus n’hésite pas à faire appel à la nature pour nous initier au Royaume. L’agriculture est à l’honneur pour illustrer le Règne de Dieu.

Et pour soutenir les engagements de notre foi. Car notre foi a bien besoin de courage et d’enthousiasme. Il n’est pas facile de vivre l’Évangile au quotidien. Que de projets pastoraux semblent voués à l’échec. Que d’efforts consacrés à la promotion de la justice et de la paix nous donnent l’impression d’investir inutilement. Nous vivons dans une Église fragile. Nous nous demandons si vraiment notre foi a de l’avenir. Les résultats de nos efforts sont lents à germer et à s’épanouir.

Et nous sommes impatients. Les transformations nécessaires ne se réalisent pas aussi vite que nous l’espérions. Par ses paraboles, Jésus nous invite à la patience, la patience des champs ensemencés. Nous ne pouvons pas tirer sur les tiges des pivoines pour les faire pousser plus vite. Apprenons de la nature à attendre. Entre les semences et les moissons, il y a un long temps consacré à la germination et à la croissance. L’agriculteur laisse la terre et le soleil faire leur travail. À leur vitesse à eux. Ainsi en est-il de notre foi et de notre vie en Église.

Le Règne de Dieu se construit discrètement par petits pas, lentement au fil des jours. Le regard que nous portons sur l’Église peut nous désespérer. L’Église a l’air de s’effondrer. Elle n’a pas plus de force que la minuscule graine de moutarde et semble vouée à la mort.

Trop souvent, nous mesurons l’action de l’Église à l’aune des réalisations humaines. Nous oublions la vraie nature de l’action de Dieu. En Église, tout se fait dans le silence, le murmure discret du souffle de Dieu dans les cœurs des hommes et des femmes qui jardinent pour le Royaume.

 

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