Témoignage donné par le fr. Marius Dion lors de la fête pour souligner ses cinquante années passées au Rwanda!
J’avais 30 ans quand je suis arrivé au Rwanda (Afrique) et aujourd’hui j’en compte 80, donc 50 ans de vie missionnaire… et j’en remercie le Seigneur ! Sans oublier mes confrères dominicains – canadiens, suisses, rwandais, burundais… – qui m’ont beaucoup apporté !
Je suis entré au noviciat des Dominicains en 1955 et, après les années de formation en philosophie et en théologie, je débarque à Butare, pour rejoindre des confrères arrivés dans le pays en 1960. A Butare, je me suis donc engagé avec eux dans des charges d’enseignement et d’administration à la jeune Université du Rwanda que les Dominicains avaient pris en charge dès sa création. Cette première étape a duré 10 ans: des années de jeunesse, d’apprentissage et de rêves…!
En 1974, nous avons quitté Butare et l’Université et, avec 2 jeunes confrères, je m’installe dans un quartier populaire de la capitale: Biryogo ! Une expérience communautaire qui a duré 15 ans et qui a laissé des traces d’un engagement socio-culturel avec le Club Rafiki, la revue Dialogue, des cours populaires (alphabétisation, etc.), une bibliothèque de quartier,…
Et en 1990, nous nous insérons à Kacyiru, un quartier imposant de la capitale Kigali (près des ministères et au milieu des résidences des fonctionnaires), et nous y installons la Chapelle Saint-Dominique qui accueille plus de 500 fidèles, un Centre Socio-culturel avec des activités qui se multiplient toujours et un couvent qui accueille des novices (pour une année de noviciat) venant de différents coins de l’Afrique. Et en 2015, c’est une communauté de 15 frères… rêvant d’une nouvelle et prochaine fondation dans une autre région du pays !
Missionnaire “umuzungu”, je conserve ma couleur d’origine et les traits d’un canadien exilé depuis longtemps. Je suis très attaché à la population de mon pays d’adoption, à son histoire, à sa culture et à son Eglise. Je n’ai jamais pensé sérieusement revenir au Canada ou d’aller ailleurs. Dans ce pays des Milles collines, j’ai été comblé affectivement, intellectuellement, socialement, communautairement et religieusement ! Une longue et belle histoire personnelle et communautaire qui a aussi compté de “mauvais jours”, peu nombreux, il est vrai, et qui ont passé rapidement. Mon avenir reste dans le mains de Dieu, et je le remercie pour tout ce qu’il m’a donné !
Chacun a des faiblesses, et je reconnais “un faible” pour ceux et celles de la classe sociale appelée “rubanda-rugufi” (les petites gens). Pourtant, je suis responsable de l’aumônerie du meilleur hôpital de Kigali (King Faisal Hospital) et je suis toujours dans l’enseignement…