Le 8 mars 2015
Non, croire en Dieu, devenir disciple de Jésus de Nazareth, ne nous installe pas dans une vie facile. Au contraire, Dieu dérange, le Christ bouscule. La foi refuse la vie tranquille.
Bruno cherche Jésus à la messe du dimanche et l’oublie le reste de la semaine. N’enferme-t-il pas le Christ dans un geste de prière, si grand soit-il, au détriment des autres manifestations de sa présence?
Julie se lance passionnément dans un engagement social au nom de l’idéal de justice proposé par l’Évangile. Mais elle ne veut pas vivre sa foi en communion avec d’autres croyants. Ne refuse-t-elle pas la solidarité et la fraternité que Jésus propose dans sa prédication?
Claude n’attend plus rien de l’Église. Il a tout balancé parce qu’il ne peut digérer la religion de son enfance. Ne reste-t-il pas prisonnier de son passé, frustré, au lieu de se laisser interpeller là où Jésus veut se dire à lui d’une façon pertinente?
Diane fréquente les églises, les écoles de catéchèse, les mouvements spirituels. Elle court toutes les conférences sur la théologie. Elle parle si bien de Jésus. Elle pense si bien à lui. Elle prie si bien. A-t-elle un cœur assez pauvre, assez dépouillé pour accueillir l’inédit de l’Évangile, une présence étrange du Seigneur, une manifestation qui ne fait pas partie de son pays religieux?
L’Évangile nous bouscule dans nos attitudes, dans nos sécurités, sur les bases où nous voulons construire notre vie. Avec le Christ, rien n’est acquis une fois pour toutes. Nous sommes entraînés ailleurs, toujours ailleurs. La foi nous impose une vie d’itinérance.