Et lui s’est laissé faire
Avec simplicité et ferveur nous avons porté des rameaux pour acclamer Jésus, pour célébrer l’annonce de sa victoire prochaine. Notre geste était beau et touchant, déjà triomphal, plein de joie et d’espérance.
Mais tout de suite après ce moment d’euphorie et de liesse, c’était la tristesse et le choc brutal de la souffrance et de la mort. Parce qu’il a choisi d’aimer jusqu’au bout, de donner sa vie, de glorifier le Père par sa fidélité, Jésus s’est laissé faire par ceux qui injustement le torturaient, le jugeaient et le condamnaient.
Son parcours de douleur nous révèle un Jésus impressionnant d’endurance et de courage; il nous fait voir du même coup notre comportement et nos manières dans ce qu’elles ont de plus choquants, de plus injustes. La Passion du Seigneur fait écho à tous ces malheurs dont nous faisons l’expérience : la trahison, l’abandon, la violence, la jalousie, le rejet, les sévices de toutes sortes.
En relisant ce récit nous retrouvons les empreintes du mal dans notre chair, la souffrance des hommes, des femmes et des enfants de partout sur la terre.
En méditant sur les épreuves du Christ et sur la façon dont il les traverse, nous apprenons comment il a épousé notre cause. Le Christ se révèle tellement proche de nous, tellement pareil à nous dans la souffrance. Et tellement différent aussi, par l’amour indéfectible qui l’anime, par l’absence de révolte, par sa profonde liberté.
Mais sachons-le bien : nos peines et nos douleurs nous font mystérieusement communier à son sort. Si nous souffrons avec lui, avec lui nous vivrons, si nous mourons avec lui, avec lui nous règnerons. Puissions-nous imiter son courage, sa force d’âme, sa paix intérieure, son amour inconditionnel, sa fidélité à la volonté du Père.
Puissions-nous, tout au long de cette semaine, apprendre comment vivre nos chemins de croix personnels et communautaires; puissions-nous en faire des chemins d’espérance, à cause du Christ qui est allé lui-même à l’extrême de ce qui nous arrive de difficile et qui en a fait le chemin du plus grand amour, un passage de confiance et d’abandon, vers le Père, une route pascale.