Ce livre et son titre portent des questions posées en 2006 au cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et maître d’œuvre du Catéchisme de l’Église Catholique, par Barbara Stöckl journaliste à la télévision et à la radio autrichienne. Le tout est présenté comme témoin d’une forte crise de société, du bouleversement de nos valeurs et de notre rapport à la vie.
Des interrogations sans détour cernent ces problèmes : « Qui a besoin de Dieu ? » « Pouvons-nous vivre sans foi ni Église?» Ces questions fondamentales, des personnes en recherche se les posent tout comme celles qui souhaiteraient vivre l’expérience de la foi. « Pourquoi est-il si difficile de parler de la foi », interroge Barbara Stöckl¸ et le cardinal de répondre : « Pour moi aussi. Parler de ma propre foi, c’est comme si on brisait un tabou. »
« Nul ne peut échapper à certaines questions fondamentales » , aimait préciser le cardinal König : « Peut-on vivre sans croire en Dieu ? Qui a besoin de Dieu ? Comment devient-on croyant ? Et de Barbara Stöckl d’ajouter: Ma foi a-t-elle absolument besoin d’une appartenance communautaire ? » Et de répondre le cardinal Schönborn: « Personne ne peut suivre tout seul son chemin de vie. Je ne peux pas croire ni vivre seul sans croire. Je suis toujours lié à une communauté. La première, celle de notre société, c’est sa propre famille ».
Ces questions fondamentales ont suscité une attente de réponse. « La religion semble en train de revenir en force », remarque la journaliste ; et le cardinal de préciser : « Les politologues du monde entier semblent préoccupés par le retour de la religion comme nouvelle dimension de la politique mondiale ». Barbara Stöckl apporte comme exemples de décision politique fortement influencée par les convictions religieuses, le divorce. Le remariage des divorcés, l’avortement et l’euthanasie. Une réflexion du cardinal est à retenir : « Aucune culture n’est aseptisée de toute religion. Partout dans le monde nos cultures sont chargées de religion ». Réflexion de Barbara Stöckl : « Dans quelle mesure l’Église peut-elle être à la page, moderne, flexible. Faut-il après tout qu’elle le soit ? »
Barbara Stöckl poursuit le dialogue : « Quelqu’un peut-il être chrétien sans église ? » Et le cardinal Schönborn de répondre : « C’est le Christ qui décidera qui d’entre nous est un vrai chrétien ou non ». Et d’ajouter : « L’Église est comme une mère célibataire. Là où des hommes rencontrent l’Évangile, c’est là que Dieu se trouve.»
Le dialogue entre le cardinal et la journaliste se termine par quelques souhaits exprimés à l’Église : « Une Église où l’on puisse se sentir bien, favorise l’épanouissement personnel
concernant surtout le célibat des prêtres, et reconnaît l’importance de la femme en son sein. » Une question clôt l’échange : « La politique a-t-elle vraiment besoin de la religion, ou seulement de la morale ?»
Quelques lignes d’introduction résument la portée de ce volume et de ses cinq chapitres.
« Qu’apporte Dieu ? Pouvons-nous vivre sans foi ni Église ? Pourquoi nous sentons-nous régulièrement incompris de l’Église ? Pourquoi n’apporte-t-elle pas de solutions modernes et rapides à nombre de nos problèmes actuels ? Veut-elle s’opposer à l’esprit du temps ou est-ce nous qui ne cherchons pas à l’entendre ? Pourquoi l’Église est-elle si mal vue et si difficile à évoquer ? »
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Éditions Parole et Silence. 2008