Louis Aragon a chanté la Résistance dans un très beau poème, La rose et le réséda.
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
C’est un appel à l’unité malgré les divergences d’opinions politiques et de croyances. Nous retiendrons 70 ans après que c’est simplement un appel à l’unité.
Au sein d’une famille croyante, tout va bien au début quand on annonce l’espérance suprême à nos enfants. La catéchèse à la messe ou à la maison c’est tout un. L’espérance est dehors et dedans. Les enfants suivent le mouvement des jeunes parents. Puis les enfants grandissent et le doute s’installe. Malgré les bonnes volontés, chacun fait son chemin et parfois les chemins s’écartent. La petite déchirure s’installe : au sein de la famille, il y a ceux qui y croient (encore) et ceux qui n’y croit plus.
Comment faire pour que les chemins séparés permettent tout de même de grandir dans la même direction ? Comment faire pour que le partage continue malgré les horizons d’attente dès lors différents ?
Il n’y a évidemment pas de réponse simple mais les parents croyants doivent prendre conscience que les débats de la société plurielle s’invitent dans l’intimité familiale qu’on le veuille ou non. La bonne nouvelle, sans jeu de mots, c’est que c’est mieux ainsi. D’abord, parce que le croyant ne peut avoir de foi vivante et adulte s’il reste sur la foi reçue, léguée, héritée. S’il veut croire, c’est en passant cette foi reçue au crible des doutes et des questions venant du monde. Et au fond, ces questions-là, même le croyant le plus aguerri se les pose. Considérez ces nuits de la foi que vivent parfois les plus grands saints ; pensez à Thérèse de Lisieux ou mère Térésa de Calcutta.
Ensuite, c’est aussi plus sain (avec ou sans t) d’accueillir la différence au sein de la famille pour exercer l’amour envers tous et chacun. Le Seigneur ne faisait pas de différence. Faudrait-il que nous en fassions ?
Enfin, nous autres pauvres humains balbutions parfois maladroitement nos professions de foi et Dieu les accueille toutes dans son infini bonté. Et pour Dieu, les cris du cœur que sont les soifs d’espérance tapies au cœur de chacun d’entre nous s’expriment dans des langages différents que son grand cœur est capable d’accepter et d’accueillir.
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas