Voilà ! C’est parti. Nous avons quatre semaines pour méditer une seule phrase du Notre Père : Que ton règne vienne. C’est à la fois long et très court. Long parce que trois semaines sur quelques mots est une ascèse que peu de personnes sont prêtes à vivre. Trop court car il faut bien toute une vie pour vouloir, désirer, aspirer au règne de Dieu.
Et le tout se complique quand arrivent aussi de leur côté les enfants. Les petits car on peut virer rapidement à une belle histoire de Noël sur fond d’image d’Epinal et de sucre d’orge. Les grands car leurs yeux se sont dessillés. Se poser la question de savoir qui nous attendons ne se ramène pas simplement à savoir qui est réellement Dieu mais immanquablement au dieu dont nous forgeons une image déformée. Le dieu révéré par un gros bonhomme pansu, une bouteille de Coca à la main, ou le dieu finalement absent, désincarné d’adolescents ou d’adultes désenchantés. Ni l’un, ni l’autre bien sûr ; c’est de toute façon le moi haïssable de Pascal qui prend une fois de plus les commandes.
Au fond, l’Avent est une période où nous avons à travailler une attitude devant nos petits et nos grands. L’Espérance, toujours elle _ que chérissait tant Péguy _ mais l’espérance au prisme des dix vierges sages. Vous vous rappelez ? L’attente, les lampes à huile bien remplies et le fiancé qui arrive à l’improviste. Tout est dans cette surprise d’un évènement annoncé. Nous ne savons pas seulement quand ni où mais bien plus encore qui nous attendons.
C’est une lumière que nous devons, veilleurs dans la nuit, percevoir et montrer à nos enfants, petits et grands sans oublier ce conseil de l’ami Saint-Ex’ : « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent ».
Fasse, Seigneur, que nous méditions ton règne à venir dans ces quatre semaines qui viennent.