Dans l’Antiquité, le symbole était un objet –souvent une pièce en argile- que l’on découpait en deux. La possession de chacune des deux parties par deux individus leur permettait de se rejoindre et de se reconnaître. Et lorsqu’ils étaient séparés, la moitié de l’objet leur permettait de penser à l’autre. Le terme symbole issu du grec σ́υμϐολον qui dérive du verbe συμϐ́αλλω signifie « je joins ».
Le mariage scelle aussi une alliance symbolique entre l’homme et la femme. Dans la Genèse, on peut y lire : ” C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair ” (Gn2, 24). Ainsi, l’homme et la femme, lorsque séparés temporairement, se souviennent de leur alliance avec l’autre. L’anneau à leur doigt, symbolisant leur union, rappelle cette alliance devant Dieu et la communauté. Ils « appartiennent » à l’autre et ne se sentent complet que réunis à l’autre. En psychologie, nous n’aimons pas tellement cette vision fusionnelle du couple. Pourtant, les vieilles personnes séparées par la mort de leur époux, témoignent combien l’absence de l’aimé laisse un grand vide en elles…
Chacune des parties de la pièce est différente. Différente, mais se ressemblant. Pourtant l’une des moitiés n’est pas l’autre. Chacune est unique, mais s’emboîte parfaitement à l’autre. Ainsi en est-il des membres du couple, chacun porte sa différence et nous ne pouvons que déplorer la théorie des genres qui tente de faire disparaître ce qui nous différencie et qui pourtant nous enrichit tellement !
Dans les périodes d’allégresse du couple, nos différences nous exaltent. Nous sommes ravis de constater que l’autre, si organisé, nous apporte une stabilité et une direction quand nous sommes à tempérament bohème. Mais par temps de crise, la qualité différente de l’autre peut m’oppresser et m’apparaître comme étouffante et contrôlante. C’est en ces temps où l’on n’a plus que notre anneau pour symboliser notre alliance, qu’il faut se reposer en Dieu, rappelons-nous que nous sommes une partie d’un tout bien plus grand : cette seule chair unie en Dieu.