Le 19 mai 2013
Pentecôte! Une fête, la fête d’une nouvelle terre, la fête d’une nouvelle création. Aux premières heures de l’Église, une fête a réveillé une poignée de peureux enfermés, loin du danger. Une fête leur a donné du dynamisme pour parcourir le monde et annoncer l’incroyable nouvelle de Jésus Christ.
Deux mille ans plus tard, que reste-t-il de cette fête? Avec tous les problèmes que nous vivons dans notre société, le vent de Pentecôte peut-il nous rejoindre et nous ébranler?
Oh, bien sûr, il ne faut pas demander à l’Esprit de régler la pauvreté que subissent tant de familles. Ce n’est pas l’Esprit qui va mettre un point final à la guerre en Syrie. Ce n’est pas l’Esprit qui va faire disparaître la crise économique comme ce n’est pas lui qui va nous sauver du cancer ou du sida. Ce n’est pas l’Esprit qui va fournir les solutions à nos conflits et éteindre les violences que nous nous infligeons mutuellement.
Tout cela, nous pouvons le régler par nous-mêmes. Nous avons, dans nos sociétés, les talents et les ressources pour le faire. Dans tout ce qui relève de nous, rien ne nous est impossible.
L’Esprit ne peut pas agir à notre place. Son rôle à lui : nous accompagner. L’Esprit assiste à nos débats et nous soutient dans nos recherches. Il est là quand nous dépassons les solutions immédiates et nos courtes vues pour chercher le sens de notre vie et de notre avenir.
Et, dans chacune de nos langues, dans chacune de nos cultures, dans chacune des situations bien concrètes qui forment la trame de notre vie, l’Esprit nous fait parler le langage du Christ. Il nous rappelle les paroles de celui qui a ouvert une brèche à l’horizon de notre vie. Il nous fait nous souvenir de l’Évangile de liberté que le Christ proclame à ceux et celles qui vivent à l’ombre de la mort. L’Esprit nous place dans le paysage d’une nouvelle création, commencée le jour où le Christ est passé de la mort à la résurrection, de ce monde vers son Père.
L’Esprit nous entraîne de son souffle, comme un vent qui vient ébranler nos idées toutes faites, les préjugés qui nous emprisonnent dans l’inertie, les peurs qui tuent en nous les audaces. L’Esprit est un vent de création et de recréation qui nous appelle au dépassement et à la liberté. Il nous demande de quitter les sentiers battus pour inventer de nouvelles routes.
Par son Esprit, Dieu agit dans notre monde, dans notre histoire, en tous et toutes comme en chacun et chacune d’entre nous. Il aura les coudées franches si nous le recevons, si nous osons entrer dans le feu de cette Pentecôte. Nous changerons quelque chose autour de nous ou dans le monde, si nous acceptons que l’Esprit change quelque chose en nous et dans notre façon d’absorber l’existence.