Le 26 mai 2013
Notre vie est pleine de mystères. Ceux-ci se dévoilent un peu à la fois. Et pourtant, à l’âge de dix ans, nous avions déjà parcouru un bon bout de chemin. Nous avions déjà un bagage impressionnant de découvertes. À vingt ans, à quarante ans, à soixante ans, l’exploration de notre existence continue de nous offrir du neuf. Il paraît qu’à quatre-vingt-dix ans, il reste encore beaucoup d’inconnus que les aînés ont le plaisir de découvrir. Et la sagesse de croire qu’il leur reste des continents à franchir.
Ainsi en est-il du mystère de Dieu. C’est bien lentement, progressivement, que Dieu se laisse découvrir à chacun et à chacune d’entre nous. Plus nous pénétrons dans son secret, plus nous découvrons que notre voyage au centre de nous-mêmes n’en est qu’à ses premiers pas.
Certains jours, Dieu manifeste des attentions toutes paternelles. Il se révèle alors comme un père. Certaines expériences personnelles nous le montrent comme un frère. Il nous arrive même de nous sentir enveloppés de son Esprit, de son amour.
Notre expérience de foi s’étale sur l’ensemble de notre vie. Dans un cours de science, nous pouvons apprendre en une minute que l’eau est formée de deux partie d’hydrogène pour une partie d’oxygène. Nous prenons plus de temps pour connaître Dieu. Il faut toute une vie pour lever le voile sur le mystère de Dieu. Et notre rencontre de Dieu ne se limite pas à des notions de professeurs, ni même à des expériences de catéchètes. À travers bien des événements de notre vie, Dieu se laisse voir: dans la prière mais aussi dans les rencontres interpersonnelles, dans les merveilles de la création comme dans le témoignage de certaines personnes. Tout peut devenir occasion de reconnaître Dieu.
Au fil des siècles, la réflexion théologique est arrivée à dire: «un seul Dieu en trois personnes». La formule est complexe. Elle dépasse nos logiques et nos raisons. Comme si elle voulait nous dire: cherchez Dieu encore, partout et en tout, même au-delà de ce qui existe, même au-delà de ce que vous êtes capables de comprendre. Saint Augustin a écrit et prêché abondamment sur la Sainte Trinité et pourtant il n’a pas hésité à dire: «On dit trois personnes… moins pour dire quelque chose que pour ne pas se taire.»
Ne cessons donc pas de chercher Dieu. Cherchons-le principalement en nous-mêmes et dans les personnes avec qui nous partageons la planète. La première page de la Bible ne dit-elle pas: «Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa» (Genèse 1, 27)? Images de Dieu, nous reflétons quelque chose de son mystère. Que les époux cherchent Dieu dans l’enfant qui les fait trinité. Que les équipes le cherchent dans les projets qu’elles échafaudent comme une sorte de troisième personne. Que les communautés chrétiennes le reconnaissent dans la fraternité qui naît des échanges et des liens qui se tissent entre leurs membres. En devenant nous-mêmes trinité, nous pouvons mieux saisir qui est Dieu et le laisser se manifester à nous.
«Que la grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit» nous accompagne pendant que nous nous révélons nous-mêmes dans nos trinités. Car cette grâce qu’est Jésus notre Seigneur n’est pas autre chose que le don du Père. Cet amour de Dieu le Père s’est manifesté dans toute sa grandeur dans la personne du Fils qui a donné sa vie par amour. Cette communion de l’Esprit se réalise pleinement dans l’alliance entre le Père et son Fils et ultimement entre Dieu et nous.