Connaissez-vous le Royaume du Bhoutan? Ce tout petit pays – 47 000 km2 de superficie – regroupe à peu près 708 400 bhoutanais et bhoutanaises. Il parait d’autant plus minuscule qu’il est entouré par deux géants, l’Inde et la Chine, et qu’il fait partie de la chaîne de l’Himalaya.
L’État est une monarchie constitutionnelle. À sa tête règne le roi Dasho Jigme Khesar Namgyal Wangchuck, un très jeune souverain qui n’avait que vingt-six ans lors de son accession au trône.
Le pays est gouverné par une démocratie. Son parlement comprend une assemblée nationale composée de soixante-quinze membres et un conseil national de vingt-cinq membres.
Le Bhoutan a ceci d’original qu’il évalue sa prospérité à l’aulne du bonheur. À peu près partout, sur la terre, les gouvernements mesurent le niveau de richesse des citoyens en se basant sur la valeur du produit national brut, le PNB. Avant tout, on soupèse les portefeuilles. Au Bhoutan, c’est le bonheur qui occupe la première place. Que les gens soient heureux, voilà la vraie richesse. On mesure donc le bonheur national brut, le BNB.
Sur quoi se base-t-on pour mesurer l’indice BNB?
– D’abord, on évalue la croissance et le développement économique. Le bonheur ne fait pas bon ménage avec la pauvreté et la misère. Du moins généralement.
– Deuxièmement, on accorde beaucoup d’attention à la culture de la nation. L’identité nationale comme l’identité individuelle se définissent principalement à partir de la culture. Il faut donc protéger celle-ci et en faire la promotion.
– Troisièmement, l’indice BNB se base sur la qualité de l’environnement et la promotion du développement durable. Le bonheur dépend de la confiance que procure une planète en santé.
– Enfin, la bonne gouvernance responsable contribue à élever l’indice BNB. De bons gouvernants développent la sérénité nationale et l’unité du peuple!
Ces quatre facteurs favorisent l’essor du bonheur au Bhoutan. Mais ils n’assurent pas automatiquement que les gens seront heureux. Il n’existe pas de recette magique. Il faut aussi, me semble-t-il, une sagesse, une philosophie ou une religion. Nous ne sommes pas heureux parce que nous vivons confortablement. Les biens matériels peuvent aider à faire naître le bien-être et le bonheur, mais ils ne sont pas une garantie absolue.
Le bonheur jaillit du sens que nous donnons à la vie ou du sens que la vie révèle d’elle-même. Et ce sens, nous pouvons le trouver dans une sagesse ou dans une religion. Pourquoi je vis, et pas seulement comment je vis. Les bhoutanais l’ont compris en consacrant leur existence à l’approfondissement et à la pratique du bouddhisme. Il semblerait que le BNB attire de plus en plus l’attention au plan international. Le Bhoutan, minuscule pays, nous entrainerait-il sur la voie de la vraie sagesse? Le christianisme, que nous sommes plusieurs à partager, ne nous invite-t-il pas depuis deux mille ans à emprunter des chemins de vrai bonheur?