Au cours de l’été, je me suis offert une journée dans les Jardins de Métis (à l’entrée de la Gaspésie). Une section importante du domaine présentait le Festival international de jardins 2012. Vingt-six jardins conceptuels nous étaient proposés par des architectes et des artistes de différents pays du monde. Des sculptures, des montages originaux au milieu de plantes et d’arbres nous communiquaient vingt-six messages différents sur la nature, principalement sur la flore. Une véritable expérience sensorielle.
Une œuvre, en particulier, a attiré mon attention. De simples cordes de bois évoquaient les différents cycles de développement de la nature. L’œuvre présentait la nature en pleine décomposition.
Premier réflexe : il est triste que la nature se décompose ainsi, que les troncs d’arbres pourrissent et terminent leur vie. Mais l’œuvre d’art disait autre chose : elle attirait notre attention sur l’apparition de nouvelles vies, des champignons, des plantes, des mousses… Il n’y a pas que du négatif dans la pourriture. Ce jardin me le rappelait.
De la mort des cordes de bois jaillissaient de nouvelles vies. La nature en pleine métamorphose. Antoine Lavoisier avait raison de dire : «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Ne parlons pas de décomposition; parlons plutôt de recomposition. À juste titre, les artistes avaient intitulé leur œuvre : «Histoire sans fin» ou «Le bois dans tous ses états».
Comme la nature, nous faisons nos propres évolutions. Nous nous transformons. Nous modifions du même coup ce qui nous entoure : les choses, les gestes, les relations, les regards, la compréhension de ce qui nous habite et de ce qui habite notre entourage…
Septembre clôt la période des vacances et nous remet au travail. Une autre année se pointe à l’horizon, une année où nos initiatives contribueront à la transformation des êtres et des choses. Cette année s’inscrit dans l’évolution, la nôtre et celle de l’ensemble de la terre et du cosmos. Nous traverserons une autre étape de la nature comme de notre propre vie.
L’histoire est sans fin, même s’il nous faudra un jour nous retirer nous-mêmes de cette histoire. Alors, nous aurons participé au voyage de la terre. Les paysages seront marqués par notre passage sur la planète. Quelle que soit l’intensité de notre implication, nous aurons fait un bout de chemin avec d’autres et nous aurons transmis une part de nous-mêmes. Même un simple mot, le moindre de nos gestes s’inscrivent dans l’histoire. Et l’évolution fait en sorte qu’il y a de l’éternité dans tout ce que nous vivons.
Bonne rentrée!