Cher papa,
En cette fête des pères, «c’est à ton tour de te laisser parler d’amour», comme dit la chanson de Gilles Vigneault.
Ton tour… Peut-on aimer à tour de rôle? L’un après l’autre, et seulement après? Que ce soit son père, sa mère, son parrain, sa sœur, peut-on s’abstenir d’en aimer l’un pour s’adonner à aimer l’autre? «Quand j’aime… j’aime pour toujours», dit une autre chanson, cette fois-ci de Richard Desjardins.
Vigneault chante que le tour consiste à se «laisser parler d’amour». L’expression a ému bien des amoureux depuis qu’elle existe. Elle a donné du fil à retordre à certains qui n’arrivent pas à se laisser parler d’amour. Taisez-vous : c’est trop demander à mon cœur que de laisser de la place aux sentiments, les bons sentiments, surtout celui de l’amour.
L’amour est le sentiment le plus important dans la vie. Peut-on vivre sans amour? Et pourtant que de gens ne lâchent pas prise, ne s’abandonne pas à aimer, et surtout à se laisser aimer? C’est le problème de beaucoup de nord-américains. Surtout les mâles, et par conséquent de bien des pères.
Il est vrai que l’amour est une faiblesse. Et même la plus grande! Ne dit-on pas qu’on a un faible pour quelqu’un? Mais l’absence d’amour n’est pas pour autant une force. Bien au contraire : ne pas aimer est le pire danger qui nous guette. C’est la déprime qui veut occuper la place, la tristesse, le désespoir… Consentir à l’amour, à cette faiblesse, c’est faire un grand pas vers la maturité et l’épanouissement.
À tous les pères, je souhaite que vous vous laissiez aimer. Faites à vos enfants ce merveilleux cadeau de vous laisser entourer de leur affection… Et vous les enfants, n’oubliez pas de leur manifester votre tendresse…