Il y a longtemps, un film a fait connaître l’acteur américain John Travolta. Le titre du film: La fièvre du samedi soir. Il y a un autre film que j’aimerais bien voir, un film qui pourrait s’appeler: La fièvre d’un certain dimanche de printemps. Ce film aurait pu être tourné il y a plus de 2000 ans, en Palestine. Le scénario n’aurait pas été inventé. La caméra n’aurait eu qu’à se promener dans Jérusalem entre un jardin où il y avait un tombeau et une maison où un groupe s’étaient réfugié.
Il devait y avoir de la fièvre, ce jour-là, de l’électricité dans l’air. L’homme qu’on avait déposé dans le tombeau, mort au bout de son sang, les os disloqués, le coeur percé par une lance n’était plus dans le tombeau. Il était debout, il parlait, il marchait, il mangeait du poisson. On pouvait le toucher. Un mort revenu à la vie. Pas une réanimation de comateux, d’une vraie mort à une vraie vie.
À Pâques, l’impossible est vainqueur. Ce que personne n’avait vu, ce que personne n’avait entendu, l’inimaginable, est arrivé. Un événement tellement extraordinaire, tellement emballant que je ne serais pas étonné qu’un disciple ou l’autre ait fait une crise cardiaque.
Et cela ne m’étonne pas que Thomas ait dit: « Je ne crois pas à cette histoire-là. Cela n’a ni queue ni tête.»
Eh bien, oui, Thomas, ce qui n’a ni queue ni tête va devenir le centre de l’histoire. L’insensé va devenir le centre du monde. Le déraisonnable va devenir notre raison de vivre. Notre regard va rejoindre l’invisible.
Thomas, quand tu as dit: « Mon Seigneur et mon Dieu», tu es devenu un naïf aux yeux du monde. Tu fais partie de cette clique d’illuminés qui croient que même si tous les pays du monde avaient la bombe atomique, la terre est faite pour la paix et elle la connaîtra à cause de l’événement pascal. Tu fais partie d’une horde d’originaux qui croient que le Christ ressuscité va nous donner assez d’imagination et d’audace pour bâtir une terre nouvelle où l’humain ne sera plus victime de l’humain.
Thomas, tu fais partie de ce peuple de croyants qui ne sont plus capables de désespérer parce que Dieu les a comblés au-delà de leurs espérances.
Depuis un certain dimanche de printemps, la fièvre s’est emparé du monde et se propage comme un virus depuis 2000 ans. J’espère qu’elle nous a atteints. J’espère que nous sommes émerveillés de Pâques, fous du Christ ressuscité. Parce que Dieu nous a confié une mission: nous sommes responsables de la joie du monde, nous sommes responsables de l’avenir de la terre.