Une bourde se trouve à l’origine de ce bouquin. Le mauvais mot a pour auteur un cardinal qui, en plus, est archevêque de Paris. Dans une entrevue à Radio Notre-Dame.
Le cardinal Vingt-Trois, en parlant des femmes qui proclament les lectures dans les célébrations, osa dire: «Le tout n’est pas d’avoir une jupe, encore faut-il avoir quelque chose dans la tête».
En apprenant la chose, Anne Soupa et Christine Pedotti décident de ne pas passer l’éponge. Au contraire, elles réagissent et entraînent d’autres croyants et croyantes dans une réflexion sur les relations au sein de l’Église, relations hommes/femmes, relations clercs/laïcs. Le ton est dur sans pour autant dégénérer dans l’irrationnel. Au contraire, le discours se veut juste, nuancé, appuyé. Deux slogans illustrent bien le climat des discussions, des prises de position, des actions entreprises: 1) «Ni partir ni se taire» et 2) «Nous ne demandons rien mais nous espérons tout».
«Ni partir ni se taire.» Les deux femmes sont catholiques, engagées pleinement en Église, heureuses dans leur foi, en bons termes avec les autres. Il n’est pas question de claquer la porte. Au contraire, il faut rester au nom de l’Évangile, en fidélité à la mission confiée au baptême et à la confirmation. Et il faut parler, entrer en dialogue, partager des idées, témoigner du Christ…
«Nous ne demandons rien, mais nous espérons tout.» «Nous faisons le choix radical de ne rien demander, c’est-à-dire de ne pas produire de cahiers de doléances que nous présenterions à nos évêques ou à Rome pour demander que telle ou telle matière soit réformée dans l’Église» (p. 141). «Plutôt que de désespérer en rêvant vainement à une réforme de l’institution ecclésiale catholique, commençons par nous réformer nous-mêmes. Retrouvons notre mission fondamentale qui est la mission de l’Église.»
Voilà un livre qui aborde les vraies questions, qui oriente vers les actions justes. Un livre qui entraîne en avant.