Cette semaine commence le mois de novembre. Et le calendrier liturgique nous fait entrer dans le mois en compagnie de tous les saints et saintes.
Beaucoup de saints et de saintes ont été canonisés à diverses époques de l’histoire de l’Église. Des hommes et des femmes au parcours inspirant. Plusieurs ont marqué et marquent encore la vie des chrétiens et des chrétiennes. Certains émeuvent même des incroyants. L’histoire de l’Église est un jardin aux milliers de fleurs qui parfument les continents de la planète.
Il existe cependant une foule immense de disciples du Christ dont la vie s’est déroulée discrètement. Parfois, ces témoins ont inspiré leurs proches. Souvent, ils ont traversé leur temps dans le plus grand effacement.
C’est en pensant à ces derniers que nous célébrons la fête de la Toussaint. Nous rendons justice à tous ces anonymes qui vivent maintenant auprès de Dieu, qui partagent son bonheur en demeurant greffés sur le Christ, la vigne véritable.
Très souvent, nous cherchons chez les saints la perfection. Nous les croyons impeccables dans leur pèlerinage terrestre. Nous mesurons leur sainteté à l’héroïcité de leurs vertus. Ils ont été parfaits en charité. Ils ont vécu dans une humilité que nous ne pourrons égaler. Ils ont été patients dans l’adversité comme pas un d’entre nous.
Mais des milliers et des milliers d’imparfaits s’entassent aussi auprès de Dieu. Des gens bourrus, des «bougonneux», des «pas endurables». Plusieurs ont fait souffrir leurs proches par des comportements insupportables. Certains avaient l’impatience facile. On a voulu rapidement oublier certains tellement ils dérangeaient. Il y en a même qui «engueulaient» Dieu. Rien de moins!
Ils sont au ciel, tous ces détestables! D’après nos critères, ils ne méritent pas un tel environnement. Si nous avions été de garde à leur arrivée, nous n’aurions pas ouvert la porte Qui donc alors leur a ouvert quand ils ont osé frapper? Je ne vois pas d’autre portier que Dieu en personne!
Mon hypothèse s’appuie sur un psaume : «Le Seigneur est bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et d’une grande fidélité. Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres.» (Psaume 145 (144), 8-9) Dieu ne ferme pas les yeux devant les «cas problèmes». Il aime, et il aime assez pour guérir, transformer. Son amour est la véritable justice, celle qui est réparatrice plutôt que punitive.
Alors, ne désespérons pas. Nous avons encore des chances – ou plutôt la grâce – de nous retrouver dans l’immense cortège de tous les saints et saintes! Par anticipation, je vous souhaite bonne fête!