Dans quelques jours, j’irai aux noces. Jovanni, le fils d’un de mes amis, se marie avec sa Sophie. Les deux tourtereaux se sont rencontrés, il y a quelques années. Lentement, ils se sont apprivoisés. Et l’amour est né. L’amour a grandi au point de devenir le bonheur. Un bonheur qu’ils souhaitent goûter tout le reste de leur vie.
C’est tellement bon, ce bonheur, que ces fiancés pourraient en demeurer là, le vivre doucement dans leur foyer, à l’abri des intempéries. Mais nos deux amoureux ne se croient pas les propriétaires exclusifs de l’amour qui les habite. Ce qu’ils vivent, ils considèrent que c’est une part du trésor de la société. L’harmonie qu’ils ont créée ensemble fait partie des efforts de tous les citoyens pour des relations harmonieuses dans la ville, dans le pays, dans le monde. En s’aimant, ils construisent avec d’autres la paix sociale.
Sophie et Jovanni ont donc senti le besoin de faire connaître leur bonheur. Ils ont laissé leur amour s’étaler sur la place publique, devenir la saveur de la terre, la lumière du monde. Ils permettent ainsi à d’autres de lire le roman qu’ils sont en train d’écrire, jour après jour. La fête qu’ils s’apprêtent à vivre avec leurs proches traduit concrètement l’engagement social qu’ils prennent en s’unissant l’un à l’autre.
Sophie et Jovanni ont choisi de s’engager dans une église. Le lieu est beau et solennel, mais ils ne l’ont pas choisi pour cette raison. Ils s’engagent dans une église parce qu’ils croient que Dieu est présent à leur vie à deux. Il est le créateur de leur bonheur. Il se fait le complice de leur projet de vie. Jovanni et Sophie demandent à l’Évangile de Jésus Christ de les guider dans leur projet amoureux. Ils souhaitent devenir le sel du Christ pour la terre, la lumière du Christ pour le monde. Il n’y a rien de prétentieux dans ce rêve. Ils répondent tout simplement à un appel de Dieu. Leur amour exprime la vocation qu’ils reçoivent de Dieu.
Dans l’échange de leur consentement de mariage, les mariés vont se dire: « Je veux être près de toi et avec toi, aux jours de bonheur comme aux jours difficiles, tout au long de notre vie.» Envers chacun des deux, Dieu prend le même engagement. Il prononce les mêmes paroles. Derrière la voix de Sophie, Jovanni peut entendre la voix de Dieu. Dans la parole de Jovanni, Sophie peut reconnaître la parole de Dieu. Ces époux connaîtront des jours de bonheur, Dieu les partagera avec eux. Ils traverseront aussi des jours difficiles, Dieu s’engage à ne pas les laisser tomber. Dans le sacrement de mariage, ils reçoivent l’Esprit qui les soutiendra tout au long de leur vie.
Sophie et Jovanni se donnent l’un à l’autre. C’est un beau cadeau qu’ils se font mutuellement. Le reste de leur vie, ils veulent vivre l’un de l’autre. C’est beaucoup de générosité. C’est aussi beaucoup d’audace, de courage. Se donner, c’est risquer, risquer sa vie, risquer de perdre autant que de gagner. Se donner, c’est engager l’avenir, un avenir qui demeure à bâtir jour après jour, dans le partage et l’attention l’un à l’autre.
En se donnant l’un à l’autre, qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas seuls. Dieu est là. Le Christ les accompagne. Nous sommes là nous aussi, les parents et les amis. Notre présence à leurs noces devient notre engagement : s’ils ont besoin de nous, nous promettons de ne pas nous dérober. Au contraire, nous nous empresserons de leur venir en aide comme nous serons heureux d’assister à l’épanouissement de leur bonheur.