L’été ramène ses beaux jours quand le soleil déverse sa lumière et sa chaleur sur les champs des campagnes comme dans les parcs urbains. La saison offre aussi ses pluies et ses orages. Nous aimons moins ces mauvais temps, les jours de vacances. Les jardins les bénissent en temps de sécheresse.
Ça sent l’été dans les pages d’Évangile que nous lisons à l’église d’un dimanche à l’autre, depuis la fin juin jusqu’au début de septembre. Jésus invite à lire la saison comme une image de notre existence. Une parabole en particulier attire l’attention: « Voici que le semeur est sorti pour semer.» (Matthieu 13, 3)
Le domaine de cet agriculteur comprend des sols de différentes qualités: des bords de chemin, des sols pierreux, des ronces, de bonnes terres… Nous reconnaissons là notre vie avec ses réussites et ses échecs. La liste est longue d’un côté comme de l’autre. Certains jours, nous marchons sur des sentiers fleuris, de belles routes. Le bonheur est au rendez-vous et nous traversons le village ou la ville le coeur joyeux. D’autres jours, le chemin est rocailleux, la pente est abrupte. Nous avançons avec la cruelle impression que la vie est un échec ou, du moins, que les échecs sont plus nombreux que les réussites.
Dieu parle dans nos jardins et nos domaines. Il lance sa parole généreusement. Il ne craint pas le gaspillage. Il ensemence sa parole quand la vie est aride comme lorsque le bonheur est au rendez-vous.
Dieu parle quand la vie est merveilleuse, que nos relations sont au beau fixe, que nous réussissons nos projets. Il parle aussi dans nos échecs et dans les malheurs qui nous accablent, quand nos rêves deviennent des cauchemars. Ces jours-là, sa voix nous apparaît plus faible. Nous pouvons même penser qu’il se tait et que ce silence signifie qu’il est absent. La parabole du semeur laisse entendre que Dieu ne cesse de parler. Il lui arrive de chanter à pleine voix. Il lui arrive de murmurer discrètement. Mais il parle et sa parole veut féconder nos jardins.
Souvent, nos malheurs ou nos échecs crient tellement fort qu’ils couvrent la voix de Dieu. C’est après coup que nous nous apercevons que Dieu parlait dans nos jours sombres. Nous devons alors emmagasiner ses paroles comme de nouvelles semences pour d’autres jardins ou d’autres sols, pour d’autres périodes de notre vie.
Hier, aujourd’hui, demain, par beau temps comme sous l’orage, « voici que le semeur est sorti pour semer…»
P.S. L’auteur du Billet hebdomadaire prend quelques semaines de vacances. Il vous en souhaite autant. Le prochain billet paraîtra à la rentrée scolaire, soit le 6 septembre. Bon été!