Tunisie, Égypte, Yémen… Un grand vent s’est levé sur le monde arabe dans le nord de l’Afrique. Des bourrasques violentes ébranlent les gouvernements en place. Ces pays en rejoignent d’autres, en quête de liberté, comme la Côte d’Ivoire et Haïti. Il y a quelques temps, l’Europe de l’Est s’est libérée du joug du communisme. L’Afrique du Sud a combattu l’apartheid. Par ailleurs, des dictatures (la Corée du Nord, la Chine, le Vietnam, l’Iran, etc.) continuent d’asservir au mépris des droits humains fondamentaux.
Les combats pour la liberté se sont multipliés au cours des années récentes. Alors que nous pensions que la civilisation se raffinait d’un siècle à l’autre, des hommes et des femmes, des peuples sont méprisés. De plus en plus de peuples. Les Arméniens, les Juifs, les Rwandais, les Palestiniens, entre autres, ont subi la haine, l’injustice… L’esclavage fait le déshonneur de l’humanité.
Depuis la naissance sur la terre de son fondateur, le christianisme fait la promotion de l’amour et de la liberté. Il place l’être humain au centre de l’univers. Une éminente dignité que chantait déjà le psaume : «Tu en as presque fait un dieu : tu le couronnes de gloire et d’éclat» (Psaume 8). L’Apôtre Paul proclamait haut et fort aux Galates : «Frères, vous avez été appelés à la liberté» (Galates 5, 13). Déjà, le prophète Isaïe situait la lutte contre les asservissements au sommet des rites religieux : «Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs» (Isaïe 58, 6).
Les attentes de Dieu sont exprimées avec clarté dans les évangiles. Le Christ est venu «pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres… proclamer aux captifs la libération… renvoyer les opprimés en liberté…» (Luc 4, 18) Ne voyez pas là un pur élan poétique. C’est une exigence fondamentale de la foi chrétienne, inscrite dans la résurrection du Crucifié, cette victoire de la liberté sur tout asservissement et toute mort.
Les chrétiens et les chrétiennes ne l’ont pas toujours compris. Comme bien d’autres, ils ont parfois accordé plus d’attention à leurs intérêts égoïstes plutôt qu’au respect de la personne et des peuples. C’est donc avec humilité qu’ils doivent s’associer aux efforts de leurs contemporains pour des civilisations qui prônent la liberté.
Les êtres humains ont une soif insatiable d’autonomie. Mais la liberté, celle qui rassasie, est un état si inconfortable que certains préfèrent l’asservissement. George Bernard Shaw avait raison de constater : «Liberté implique responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la redoutent.» (Maximes pour révolutionnaires, Cahiers libres, 1927) Malgré cette difficile exigence, il ne faut surtout pas refuser le combat pour la liberté, sinon pour soi, du moins pour les autres.