Alors que les enfants se tournent vers le Père Noël pour être comblés le 25 décembre prochain, je préfère m’adresser à Dieu et solliciter sa générosité.
J’ai peu de choses à demander personnellement. Avec mes trois repas par jour, une maison chaude et de bons vêtements pour l’hiver, je suis plus équipé que la moitié de la planète. Je pourrais solliciter un bonheur plus grand mais je suis déjà rassasié. En demander davantage pourrait relever du caprice et me donnerait l’impression de gruger sur le bien des autres.
Parmi ces autres, plusieurs vivent de dures situations. Que leur sort s’améliore serait pour eux et pour moi un beau cadeau de Noël. Je pense à Liu Xiaobo, le prix Nobel de la paix, incarcéré dans une prison chinoise, pour des prises de position qui ne plaisent pas aux autorités de son pays. Je pense à Sakine Mohammadi-Ashtiani qu’on veut lapider en Iran pour cause d’adultère. Je pense aux chrétiens d’Iraq qu’on persécute en espérant qu’ils disparaissent du pays. Je pense aux Haïtiens aux prises avec une épidémie de choléra et des élections présidentielles qui ne relèvent pas de la plus grande honnêteté. Je pense à d’autres élections comme celles de la Côte d’Ivoire où la démocratie est aussi bafouée. Je pense à Aung San Suu Kyi surveillée par le pouvoir en Birmanie. Je pense aux otages des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) en Colombie qui n’ont pas vu les leurs depuis plusieurs années. Je pense à la guerre au Pakistan et en Afghanistan. Je pense à la Corée du Sud bombardée par la Corée du Nord. Je pense aux affrontements entre Israël et la Palestine. Je pense… je pense… je pense… La liste pourrait être très longue des malheurs qui assombrissent le paysage sur tous les continents.
J’aimerais bien que Dieu intervienne en faveur de tous ces gens. Mais je l’entends me rappeler que nous, les humains, nous sommes tous responsables les uns des autres. Et que les cadeaux que nous demandons au Créateur, il nous revient de nous les offrir les uns aux autres.
Je pense… mais il faudrait bien que j’agisse aussi. Les situations que je viens d’évoquer me dépassent, j’en conviens. Je ne peux intervenir directement. Je peux cependant faire en sorte que mes aspirations à la paix mondiale ne soient pas contredites dans mes gestes, mes prises de position et mes engagements au quotidien.
Nous sommes tous reliés les uns aux autres. Nos moindres bons coups comme nos mauvaises interventions se répercutent et finissent par rejoindre l’ensemble de la planète. Bref, nous avons plus de pouvoir sur le monde que le Père Noël. «Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!»