Les chanteurs et poètes de tous temps ont tenté d’expliquer l’amour, de le décrire, de l’exprimer. Comme il est difficile d’en donner une explication, puisque l’amour échappe à notre raison, et puisqu’il existe différents niveaux d’amour.
On aime Dieu d’une façon unique. Je me souviens comment Dieu est revenu dans ma vie. J’étais émue de lire des poèmes anonymes médiévaux anglais qui relataient cet amour si touchant des humains devant Dieu. J’étais plutôt à l’âge où les jeunes filles rougissent de lire des poèmes d’amour humain. Pourtant, à vingt ans, sans être croyante, j’aurais pu verser des torrents de larmes à la lecture si pure, si simple et si démesurée de cette quête de l’homme vers Dieu :
Now goes the sun under the wood– (maintenant s’en va le soleil sous le bois)
I pity, Mary, thy fair face. (J’ai pitié, Marie, pour votre visage si juste)
Now goes the sun under the tree– (Maintenant s’en va le soleil sous l’arbre)
I pity, Mary, thy son and thee. (J’ai pitié Marie pour votre fils et vous)
Nous aimons les amis d’une façon qui diffère de la manière dont nous aimons nos enfants. Le premier est un amour plus libre de liens d’engagement. Le deuxième vous prend aux entrailles et transforme le parent le plus timide en véritable destroyer si on fait du mal à un de ses rejetons.
Nous sommes aussi attachés à certains voisins que nous saluons de loin, aux animaux, à certains objets. L’amour emprunte des visages si variés…
Quant à l’amour entre un homme et une femme, c’est sûrement le plus audacieux pari, un des plus engageants! Celui-ci ne nous laisse pas libre. Il engage toute notre personne et notre avenir. Edith Piaf et Théo Sarapo ont chanté « À quoi ça sert l’amour », dont une jolie version existe sur youtube sous l’animation de Louis Clichy, qui résume bien les hauts et les bas des amoureux mais qui débouchent sur l’engagement pour toujours lorsque par un mystérieux hasard, nous croisons l’élu.
Comment passer sous silence l’exemple de Jésus qui dit qu’aimer c’est aller jusqu’à donner sa vie pour les autres?
Comment appliquer cette phrase dans l’amour conjugal? Donner sa vie, c’est s’engager de tout son être. C’est être aux côtés de l’autre dans les joies et dans les peines. C’est aussi connaître ce qui plait à l’autre, ce qui le rend heureux. C’est vouloir participer à la réalisation de ses rêves profonds, de ses talents qui lui permettront de s’accomplir dans le plan de Dieu.
C’est rien de le dire. Il est beaucoup plus facile de dépenser sa fortune pour l’autre que de l’aimer jusqu’à ce qu’il m’en coûte vraiment. Dans notre univers individualiste, il est si difficile de donner quand cela prend sur soi. Et pourtant comment vraiment aimer l’autre si cela se termine dès que cela empiète sur mon espace? Parfois aider l’autre à s’accomplir entraîne pour soi des renoncements. Cela devient possible dans l’amour vrai, où l’on sait que l’autre aussi nous aime aussi profondément !