Novembre est revenu, accroché à une bourrasque de vent! Nous aurions espéré qu’il émigre sur une autre planète, qu’il aille folâtrer dans une autre galaxie. Mais non, novembre s’est montré le bout du nez. Il annonce du temps gris, des vents de nordet, du froid qui manifeste que l’hiver s’en vient.
Novembre est le mois des morts, le mois du souvenir de tant d’hommes et de femmes qui ont bâti l’histoire avant nous. Nous en avons connus plusieurs. Nous les avons aimés et ils nous manquent encore. Plusieurs demeurent pour nous des inconnus mais nous leur devons beaucoup.
Novembre, mois des morts, mois de la mort aussi. Le onzième mois de l’année réveille la tristesse et la déprime dans bien des esprits et des cœurs. Il dégourdit la peur et ses sombres fantômes. L’anxiété fait son nid dans la tête de plusieurs terriens. L’angoisse prend à la gorge ceux qui ne supportent pas les nuits trop longues et les journées dépourvues de lumière. La mort est bien vivante en novembre. Et sa morsure blesse.
Le saint Frère André, qui a ensoleillé notre mois d’octobre, avait un mot pour les désespérés de novembre : «Confiance!» Il vivait et proposait de vivre en s’abandonnant entre les mains de Dieu. Il faut une foi très profonde comme la sienne pour parvenir à autant de confiance. Il faut lâcher prise, accepter que la nuit ne soit pas définitive. Croire dans la sérénité et la certitude des beaux jours.
Confiance en Dieu, confiance en soi aussi, confiance dans la vie assez forte pour résister aux tempêtes et aux nuits froides. Croire que, derrière les nuages, le soleil peaufine sa lumière pour nous. Demeurer attentifs aux odeurs de fin d’automne apportées par des brises légères. Inventer des joies nouvelles. Créer plutôt que subir la saison.
Novembre, un mois de possible victoire sur la tristesse et la désespérance. Un mois pour raffermir la foi en Dieu et en soi-même.